La peau assure une barrière de protection entre le milieu intérieur et le milieu extérieur. Cette barrière cutanée est vitale, cette fonction étant principalement assurée par la couche cornée (stratum corneum). Mais la barrière cutanée n’est pas imperméable. La diffusion d’un agent pharmacologique dans les différentes couches de l’épiderme et le derme peut conduire à un effet thérapeutique local, mais aussi à des effets indésirables locaux et systémiques. La diffusion passive d’une substance dans la couche cornée, puis dans les couches plus profondes de l’épiderme se fait le plus souvent par voie transépidermique, au travers des cornéocytes et des kératinocytes ou en les contournant, plus rarement par voie annexielle, via les canaux des glandes sudoripares et la voie pilosébacée. La vitesse de diffusion est estimée par la loi de Fick. L’absorption cutanée peut être étudiée par des méthodes in vitro comme la cellule de Franz ou par des méthodes in vivo comme celle du stripping ou la microdialyse. Le passage systémique est évalué en mesurant les concentrations plasmatiques de la substance. De nombreux facteurs influencent l’absorption cutanée, parmi lesquels les caractéristiques physicochimiques de la substance topique et sa concentration dans le véhicule, l’état et la localisation de la peau traitée, la nature de la dermatose traitée, la forme galénique, les additifs associés et le mode d’application du topique, incluant l’occlusion. Les traitements topiques cutanés peuvent occasionner des effets indésirables locaux, regroupés sous le nom de « dermatites de contact ». Elles peuvent être d’origine irritative (dermatites orthoergiques ou caustiques) ou de mécanisme allergique, essentiellement retardé (eczéma de contact), rarement immédiat (urticaire/anaphylaxie de contact). De nombreux principes actifs existent sous forme topique cutanée, permettant de traiter la plupart des maladies dermatologiques, qu’elles soient infectieuses, inflammatoires ou tumorales.