Les intrications pathologiques de l'œil et du revêtement cutané sont très nombreuses. Du fait des analogies embryologiques et histologiques, leurs principales conséquences ophtalmologiques concernent la surface oculaire au sens large : téguments des paupières, conjonctives et cornée que l'examen clinique dermatologique suspectera et que l'ophtalmologiste confirmera. Certaines affections peuvent néanmoins comporter des atteintes dans tous les autres tissus oculaires. Qu'il s'agisse de la localisation oculaire de certaines pathologies dermatologiques comme les dermatoses infectieuses, ou de véritables syndromes oculocutanés, l'examen clinique spécialisé, parfois répété, guide souvent la prise en charge thérapeutique. Les conséquences sur la fonction visuelle de certaines de ces pathologies peuvent être majeures. L'épidermolyse toxique de Lyell en constitue l'exemple extrême pouvant conduire à une cécité cornéenne bilatérale de prise en charge redoutable. La dermite atopique, est un autre exemple de pathologie, cette fois courante, mais dont les complications oculaires peuvent également menacer la vision si la prise en charge ophtalmo/dermatologique n'est pas optimisée. Œil et peau se rejoignent encore dans de nombreuses pathologies générale, congénitale, héréditaire ou non, ou acquise et dont les symptômes spécifiques dans les deux spécialités aident au diagnostic positif : lupus, maladie de Behçet, sarcoïdose, phacomatoses en sont les exemples les plus fréquents. La surface oculaire, conjonctivocornéenne partage aussi avec la peau une certaine similitude dans le développement de tumeurs pigmentées ou non. Enfin, les conséquences oculaires de certaines thérapeutiques dermatologiques méritent d'être connues. Les situations inverses, plus exceptionnelles, sont également abordées.