Notre présentation a pour but d’exposer les modifications morphologiques post thérapeutiques d’une tumeur stromale gastro-intestinale (GIST). Un patient âgé de 78 ans, présentant une importante augmentation du périmètre abdominal, dans un contexte d’altération de l’état général, était porteur d’une tumeur de la cavité omentale hétérogène avec, au scanner, une zone de densité tissulaire périphérique (d = 50UH) et une plage de nécrose centrale (d = 10UH), mesurant 30 × 25 cm, sans métastase. La ponction biopsie échoguidée montrait une prolifération de cellules épithélioïdes, aux noyaux atypiques, au total 8 mitoses (sur les 17 champs x40 observables), des zones de nécrose, une forte immunoréactivité pour le CD 117, le CD 34 et la vimentine. 10 % des cellules étaient positives pour le Ki67. L’ADN tumoral a été extrait à partir de coupes épaisses (15 μm) de la biopsie fixée au formol. Aucune délétion de l’exon 11 n’a été retrouvée par PCR. Un traitement par un inhibiteur de l’activité tyrosine kinase (Imatinib Mésylate [Glivec], Novartis, Bale, Suisse), à la dose de 400 mg par jour a alors débuté, la chirurgie ayant été réfutée en raison de la taille tumorale. Après 10 mois de traitement, le scanner révèle une réduction de taille de 10 cm ainsi qu’une homogénéisation globale de la masse dont la densité est devenue intermédiaire (d = 20 UH), et l’absence de métastase. L’indication d’exérèse a alors été posée. La gastrectomie des 4/5 emporte le petit omentum, aux dépens duquel est développée une tumeur de 22 cm de grand axe et de 1 240 g sans rapport avec la paroi gastrique. Cette dernière est polylobée, encapsulée, d’aspect myxoïde à la coupe. Les multiples prélèvements (24) examinés montraient un tissu conjonctif remanié par des foyers de fibrose collagène et surtout une dégénérescence myxoïde, ainsi que l’absence de cellule tumorale CD 117 et CD 34 positives. Les cellules endothéliales vasculaires étaient d’aspect normal. Notre observation souligne que la « thérapeutique moléculaire ciblée » a permis la réduction de taille tumorale par destruction de la quasi-totalité des cellules tumorales pour ne laisser persister qu’un tissu conjonctif riche en substance fondamentale, d’aspect myxoïde dont les caractéristiques scannographiques diffèrent de celles connues en réponse aux agents antitumoraux cytotoxiques conventionnels.