Buts du travailLes néoplasies lobulaires du sein (NL), regroupant des entités auparavant dénommées carcinome lobulairein situet hyperplasie lobulaire atypique, ont été jusqu’à présent considérées comme un facteur de risques de cancer du sein, ne justifiant aucune thérapeutique chirurgicale. Notre objectif est de souligner l’existence de néoplasies lobulaires pléomorphes (NLP), dont la présentation et le pronostic s’écartent des formes classiques. Ce travail est lié à l’émergence de lésions infra-cliniques particulières issues du dépistage, avec les macrobiopsies assistées par le vide (BA) utilisant le systéme mammotome^®Matériel et méthodes9 procédures mammotome^®pour microcalcifications ont permis d’identifier ces entités pléomorphes. Elles ont été suivies d’une exérèse chirurgicale complémentaire. Les BA et les pièces de résection ont fait l’objet d’un contrôle radiographique (recherche de microcalcifications), de coupes étagées et ont été incluses en totalité. 3 procédures de ganglion sentinelle et 3 curages axillaires ont été réalisés. La recherche d’expression des récepteurs aux estrogènes (RE), à la progestérone (RP), de CerbB2 et de l’E-Cadhérine a été également effectuée. L’anticorps KL1 a été employé pour rechercher et souligner une microinfiltration et détecter d’éventuelles cellules métastatiques au sein des ganglions sentinelles.RésultatsParmi les 9 cas de néoplasie lobulaire pléomorphe (NLP), 7 étaient associés à une composante lobulaire invasive (CLI). 6 cas de CLI étaient d’emblée présents sur BA, correspondant pour 4 d’entre-eux à une microinfiltration (taille < 1 mm) et pour les 2 autres à une infiltration. Une composante lobulaire infiltrante était identifiée uniquement sur pièce complémentaire dans un cas. Les foyers invasifs et de NLP, tant sur BA que sur pièce opératoire, étaient contigus. Les territoires de NLP étaient le plus souvent d’architecture massive. Ils se caractérisaient par des cellules peu cohésives, volontiers pléomorphes, parfois en bague à chaton ou histiocytoïde et centrées par une nécrose calcifiée. Les NLP présentaient le phénotype suivant : RE+ dans 6/9 cas, RP+ dans 4/9 cas, CerbB2– dans 9/9 cas et E-Cadhérine ––– dans 9/9 cas (cette négativité confirmant leur origine lobulaire). Ce même phénotype était retrouvé sur les composantes invasives de voisinage. Un seul envahissement métastatique était observé au sein d’un curage (10 ganglions métastatiques /17), en relation avec un CLI mesurant 35 mm.ConclusionLes NLP se comportent comme des lésions pré-invasives et non pas comme un simple facteur de risques. En pratique, la découverte de NLP impose au pathologiste la recherche attentive d’une composante lobulaire infiltrante ou microinfiltrante tant sur BA que sur pièce d’exérèse. En raison de leurs caractères particuliers, ces lésions réputées indolentes doivent être clairement mentionnées et bénéficier d’une interface optimale avec le clinicien.