BackgroundÀ l’instar des pays africains en développement, les disparités entre les villes, notamment la capitale et le reste du Sénégal sont frappantes, particulièrement en matière d’offres de santé. Seulement quelques personnes ont la chance de bénéficier de soins de qualité. De nombreux enfants et adolescents souffrent de maladies chroniques ou de handicap en dehors de tout accompagnement adéquat. Il n’y a pas plus d’une unité qui offre des soins de santé mentale modernes et adéquats aux enfants et à leurs familles.ObjectifsLes auteurs tentent de déterminer les caractéristiques sociodémographiques des enfants ruraux consultant en pédopsychiatrie au CHNU de Fann (Kër Xaleyi) et de répertorier les sources du handicap mental présenté par ces derniers. Ils font aussi l’analyse des principaux éléments mis en évidence et proposent quelques pistes de solutions.MéthodesÀ partir de données rétrospectives concernant l’ensemble des dossiers des enfants ayant consulté de 2000 à 2006 à l’unité de pédopsychiatrie « Kër Xaleyi » du CHNU de Fann, sont particulièrement analysés ceux issues des régions en dehors de la capitale dakaroise. Les données sont traitées par le gratuiciel Epi-info 6 qui est une série de programmes à l’usage des professionnels de santé publique pour conduire des études épidémiologiques, organiser des bases de données pour la surveillance et d’autres tâches, ainsi qu’une base de donnée générale et des applications statistiques. Dans ce travail, nous faisons essentiellement des calculs de fréquence concernant le sexe, l’âge, la répartition par région, les types de troubles et les maladies qui sont reliées au handicap.RésultatsSeul un quart des patients provient des régions rurales avec des variations significatives. Certaines régions sont très peu représentées comme celles de Tambacounda et de Kolda. La répartition selon le sexe n’est pas considérable quelle que soit la région d’origine ou le trouble considéré. Concernant les sources du handicap mental présenté par certains enfants, une majorité est liée à des affections organiques.Analyse/DiscussionLes variations semblent en rapport avec la distance géographique (plus la région est éloignée de la capitale, moins la population est représentative), avec les croyances traditionnelles (les personnes en zone rurale sont plus confrontées aux considérations mystiques et irrationnelles contrairement aux citadins qui ont plus d’éducation et d’information), mais aussi avec la pauvreté qui caractérise les zones rurales (plus d’infrastructures à Dakar). Le paludisme et la méningite purulente entraîne des séquelles qui sont aggravées par le faible niveau de la prise en charge et la quasi inexistence de prévention efficace.ConclusionMalgré les difficultés réelles en zones rurales, une réduction des écarts de santé par rapport à la ville peut se réaliser une meilleure politique de prévention, une meilleure concertation des acteurs et la prise en compte des réalités socioculturelles.