ObjectifCette étude avait pour objectif d’évaluer le rendement diagnostique et fonctionnel des vitrectomies réalisées dans le cadre du bilan étiologique d’uvéites.Matériels et méthodesNous avons réalisé une étude rétrospective monocentrique portant sur les patients ayant bénéficié d’une vitrectomie dans le cadre du bilan étiologique d’une uvéite entre janvier 2011 et décembre 2016 au CHRU de Nancy. Les prélèvements vitréens ont été analysés en cytopathologie avec études morphologiques et immunohistochimiques et/ou microbiologiques avec culture et PCR bactériennes fongiques et virales, selon la suspicion clinique. L’acuité visuelle postopératoire a été recueillie à 1 et 6 mois et comparée à l’acuité préopératoire.RésultatsNous avons analysé les résultats de 39 vitrectomies diagnostiques réalisées chez 34 patients. La vitrectomie a été contributive dans 36 % des cas. Les diagnostics retrouvés étaient un lymphome (10 patients), une amylose (2 patients), une rétinite à CMV (un patient) et une métastase choroïdienne de mélanome cutané avec envahissement vitréen (un patient). L’acuité visuelle moyenne s’est améliorée de 1,2 ± 0,7 logMAR en préopératoire à 0,8 logMAR ± 0,7 à un mois (p < 0,001) et à 0,9 logMAR ± 0,8 à six mois (p = 0,05).ConclusionDans notre série, la vitrectomie et l’analyse du vitré ont permis de mettre en évidence un diagnostic dans un certain nombre de cas d’uvéites avec une majorité de lymphomes oculo-cérébraux. L’acuité visuelle a été améliorée chez la plupart des patients. Dans un contexte d’uvéite inexpliquée, le recours à la vitrectomie doit être envisagé en ciblant précisément les recherches en fonction des hypothèses étiologiques apportées par l’examen clinique.