IntroductionLes manifestations oculaires de la syphilis chez les patients VIH sont fréquentes, sévères et variées : uvéite, papillite, neuropathie optique, vascularite.Matériels et MéthodesNous présentons chez un patient coinfecté VIH-syphillis le cas original d’une uvéite postérieure unilatérale compliquée d’une occlusion de la veine centrale de la rétine.ObservationMonsieur B, 37 ans, séropositif pour le VIH, consulte pour baisse d’acuité visuelle de l’œil droit depuis un mois. Il présente une acuité visuelle limitée à voit bouger la main. Le fond d’œil retrouve un foyer choriorétinien blanchâtre localisé au pôle postérieur et un œdème papillaire associé à des hémorragies diffuses et une dilatation veineuse. L’angiographie montre une diffusion au niveau du foyer choriorétinien et une diffusion papillaire confirmant le diagnostic de papillite compliquée d’OVCR. Des sérologies sanguines (notamment toxoplasmose, syphilis, maladie de Lyme) sont réalisées. Seule la sérologie syphilitique est positive. L’analyse du liquide céphalorachidien est normale. Le patient est traité par céphalosporine 3egénération intraveineuse 2 g par jour pendant 10 jours et corticoïdes per os 40 mg par jour. L’examen de contrôle à 1 mois montre la bonne évolution sous traitement avec résorption totale de l’œdème papillaire, des hémorragies et aspect cicatriciel pigmenté du foyer choriorétinien.DiscussionOn observe une recrudescence de la syphilis au cours de ces dernières années. Chez les patients VIH, elle est devenue une des premières causes d’atteinte oculaire avec la toxoplasmose et les nécroses rétiniennes virales.ConclusionUne sérologie TPHA-VDRL doit être systématique devant une atteinte oculaire chez un patient VIH. Inversement le diagnostic d’une syphilis oculaire doit entraîner le dépistage du VIH. Une syphilis oculaire doit être traitée comme une neurosyphilis, par de fortes doses de pénicilline intraveineuse.