IntroductionLa néo vascularisation cornéenne est un des facteurs de risque principaux d’échec après kératoplastie transfixiante. Les thérapeutiques utilisant des inhibiteurs du facteur de croissance vasculaire endothéliale étant déjà utilisées couramment dans les pathologies oculaires rétiniennes, nous avons administré par injections sous conjonctivales des anticorps anti-facteur de croissance vasculaire endothéliale dans un modèle murin de rejet aigu de greffe de cornée pour évaluer l’inhibition de la néo vascularisation cornéenne pendant le processus allo-immun de rejet.Matériels et MéthodesDouze rats ont été greffés selon un modèle standardisé de rejet allo-immun aigu de greffe. Les yeux opérés ont été divisés en deux groupes :Le groupe I (n = 6) a reçu une injection sous conjonctivale d’anti-facteur de croissance vasculaire endothéliale inactivé tous les 3 jours (0.02 ml/inj, 10 μg/ml).Le groupe II (n = 6) areçu une injection sous conjonctivale d’anti-facteur de croissance vasculaire endothéliale tous les 3 jours (0.02 ml/inj, 10 μg/ml), de J0 à J21. L’œdème cornéen, la transparence et la néo vascularisation ont été côtés à J3, J9, J15, et J21. Les néo vaisseaux des cornées greffées montés à plat ont été quantifiés en combinant un marquage immuno-histochimique par la lectine et des mesures morphométriques.DiscussionAprès 3 semaines, les scores cliniques moyens ont présenté des différences statistiquement significatives entre le groupe I et II (scores cliniques moyens = 4 de transparence ; 3 œdèmes cornéens et 4 néo vascularisations contre 2.33 de transparence ; 2.16 œdèmes cornéens et 2.5 néo vascularisations ; p < 0,05). Les greffons ont moins rejetés dans le groupe II comparé au groupe I (100 % contre 50 %, p < 0,05). Les pourcentages moyens des surfaces cornéennes néo vascularisées étaient de 58 % dans le groupe I contre 36 % dans II (p < 0,05).ConclusionL’administration d’injections sous conjonctivales d’anticorps anti-facteur de croissance vasculaire endothéliale peut réduire la néo vascularisation cornéenne et ralentir le processus de rejet après kératoplastie transfixiante chez le rat. Néanmoins ces résultats doivent encore être confirmés chez des patients bénéficiant de kératoplastie transfixiante.