ObjectifLa reconnaissance précoce des troubles praxiques dès le premier cycle scolaire est essentielle pour éviter certains échecs scolaires. Nous avons cherché à dépister les troubles praxiques dans une population d’enfants petits prématurés (nés entre 32 et 34 semaines d’aménorrhée) à l’âge des premières acquisitions scolaires (cours préparatoire).Matériels et MéthodesUne étude rétrospective fut conduite sur 29 enfants âgés de 6 à 7,5 ans qui avaient au préalable bénéficié d’une évaluation de leurs compétences neurocognitives globales avec un neuropédiatre. Après un examen ophtalmologique, nous avons effectué une série de tests simples à réaliser en consultation afin de rechercher des troubles praxiques.RésultatsLe niveau cognitif global des enfants anciens « petits prématurés » est inférieur à celui d’enfants non prématurés. Cependant, les troubles praxiques ne sont pas les seuls responsables de ce retard cognitif. Sur 5 enfants dépistés par nos épreuves, 4 ont été confirmés par un examen neuropsychologique approfondi.DiscussionLa meilleure connaissance des troubles neurovisuels par l’ophtalmologiste permettrait probablement de mieux dépister les enfants dyspraxiques. Cependant les épreuves que nous avons réalisées sont des tests de dépistage et ne permettent pas de poser un diagnostic de dyspraxie neurovisuelle. Par ailleurs, aucun de ces tests n’est suffisamment spécifique et sensible pour permettre à lui seul d’évoquer le diagnostic mais l’ensemble de nos tests paraît efficace pour faire un dépistage et orienter vers un bilan neuropédiatrique complet.ConclusionL’ophtalmologiste est souvent confronté aux interrogations des parents et éducateurs quant aux performances visuelles d’un enfant en échec scolaire surtout s’il s’agit d’un ancien prématuré ou s’il présente des lésions cérébrales. Il convient de connaître les troubles praxiques et de les dépister en ophtalmologie afin d’orienter ces enfants vers les équipes de neuropédiatres. Nos tests semblent permettre cette évaluation.