IntroductionNous rapportons un cas d’endophtalmie endogène bilatérale fungique àCladosporiumchez une jeune femme ayant souffert d’une défaillance multi-viscérale sévère à la suite d’une hépatite herpétique.Matériels et MéthodesCas Clinique. En plus d’un examen clinique complet et répété, la patiente bénéficia de multiples prélèvements oculaires et systémiques. Des rétinophotographies, ainsi que des tomographies en cohérence optique illustrent également cette observation.ObservationUne femme de 22 ans était adressée pour bilan d’une baisse d’acuité visuelle bilatérale sévère constatée au sortir d’un coma prolongé dans les suites d’une hépatite fulminante à herpès simplex de type 2 (HSV2), compliquée d’encéphalopathie et de défaillance cardio-respiratoire.L’acuité visuelle initiale était limitée à 1/100 pour l’œil droit et à 1/20 pour l’œil gauche. Une hyalite dense pré-maculaire et une papillite bilatérale étaient retrouvées, sans nécrose rétinienne. Devant l’absence d’évolution sous traitement antiviral et la négativité d’une ponction de chambre antérieure, une vitrectomie à visée optique et diagnostique a été réalisée dans l’œil droit. L’acuité visuelle post-opératoire était de 3/10, et l’analyse du vitré, en biologie moléculaire et en culture, mettait en évidence un champignon appartenant au genreCladosporium.Une vitrectomie de l’œil gauche réalisée secondairement permettait aussi une remontée de l’acuité visuelle à 3/10 et l’analyse du vitré, ainsi que d’une membrane épimaculaire pelée dans le même temps opératoire, confirmaient la présence deCladosporium.DiscussionCladosporiumest un champignon filamenteux à paroi mélanisée exceptionnellement incriminé dans les infections endoculaires. La positivité des tests (amplification génique et culture) à partir des prélèvements réalisés lors des vitrectomies confirme l’étiologie fungique, probablement acquise lors des nombreuses semaines passées en service de réanimation.ConclusionNous rapportons un cas très rare d’endophtalmie endogène bilatérale àCladosporium. Le diagnostic fut permis par l’analyse (culture et biologie moléculaire) des prélèvements de vitrectomie.