Introductionles syndromes paranéoplasiques rétiniens sont très rares, ils sont la plupart du temps en rapport avec un carcinome bronchique à petites cellules. Les auteurs rapportent un nouveau cas d’atteinte rétinienne liée à un cancer.Matériels et MéthodesIl s’agit d’une femme de 60 ans, traitée pour un cancer du sein en 2003, par chirurgie puis hormonothérapie, aujourd’hui considérée comme guérie. Depuis 2004, elle se plaint d’une baisse d’acuité visuelle.ObservationLes examens montrent une acuité visuelle à OD 1/10, OG 4/10, pas d’inflammation oculaire, des remaniements pigmentaires diffus rétiniens, un axe tritan à la vision des couleurs, une capillaropathie ischémique à l’angiographie en fluorescence, un ERG plat. L’imagerie cérébrale et vasculaire est normale. Il n’y a pas de syndrome inflammatoire. Les anticorps anti-rétine sont positifs ++.DiscussionLes auteurs font une revue des cas décrits dans la littérature de « cancer associated retinopathy » (CAR). Bien que la présentation clinique soit assez variable, on retrouve constamment l’atteinte rétinienne quasi exclusive et la positivité des anticorps anti-rétine. La pathogénie de cette rétinopathie est inconnue mais il existe très probablement une action du système immunitaire induite par la tumeur et dirigé contre la recovérine, protéine photo-réceptrice. Les différentes possibilités thérapeutiques et le pronostic sont évoqués.ConclusionLe CAR, bien que rare, est caractérisé par une atteinte rétinienne profonde au premier plan du tableau oculaire. La rétinopathie est associée au cancer de façon variable dans le temps. Le traitement est peu codifié et permet rarement une guérison ad integrum.