ObjectifAnalyser les relations de symétrie de la cornée par rapport à l’œil controlatéral dans une population « normale ».Objectifs et méthodesLes 2 cornées de 325 patients ont été prospectivement analysées avec la topographie d’élévation Orbscan et la pachymétrie ultrasonique. L’énantiomorphisme (symétrie en miroir) des données directionnelles (axe de l’astigmatisme, localisation du point le plus fin) a été quantifié par des indices spécifiques calculés à partir des coordonnées cartésiennes (x,y).RésultatsLes cornées droites et gauches ne sont pas différentes (p > 0,05) et présentent une forte corrélation (r ≥ 0,90 p < 0,001) pour les principaux paramètres géométriques ou optiques de la face antérieure et pour la pachymétrie. La pachymétrie centrale ultrasonique présente la plus faible différence entre les 2 yeux (1,2 % soit6,6 μm) et la plus forte corrélation (r = 0,97 p < 0,001). L’épaisseur cornéenne présente un degré élevé d’énantiomorphisme : dans 85 % des cas, la pachymétrie minimale est localisée dans le même quadrant pour les 2 yeux (74 % dans le quadrant inféro-temporal). L’astigmatisme cornéen est plus énantiomorphe que l’astigmatisme oculaire ou réfractif (17° par rapport à la symétrie en miroir contre 27° p < 0,001). Le degré d’énantiomorphisme de l’astigmatisme cornéen augmente avec le cylindre (r = 0,33 p < 0,001). Le degré d’énantiomorphisme de la cornée diminue avec l’âge (pachymétrie : r = 0,44 p < 0,001 ; astigmatisme : r = 0,21p = 0,001). Les données de la face postérieure de la cornée présentent une corrélation moins élevée par rapport à l’œil controlatéral (r = 0,72 p < 0,001).DiscussionLa moins forte symétrie par rapport à l’œil controlatéral des données de la face postérieure de la cornée est liée à une qualité inférieure des mesures. L’origine de l’énantiomorphisme présenté par la cornée (épaisseur, toricité) est encore mal connue : simple conséquence du plan sagittal de symétrie de l’embryogenèse ou réel avantage phylogénique ?ConclusionLa cornée présente par rapport à l’œil controlatéral un degré élevé de symétrie et d’énantiomorphisme pour les principales caractéristiques géométriques et optiques. Toutefois, la relation de symétrie entre les 2 yeux tend à diminuer avec l’âge.