Se connecter
Rechercher

391 Perforation cornéenne induite par le nicorandil : à propos d’un cas

Auteurs : Philippe C, Guy C1, Gain P1, Barrachin JP1, Perrot JL1, Thuret G1
Affiliations : 1Saint-Etienne
Date 2009, Vol 32, pp 1S125-1S125Revue : Journal français d'ophtalmologieDOI : 10.1016/S0181-5512(09)73515-6
Résumé

IntroductionLe nicorandil est un anti-angineux, activateur des canaux potassiques, mis sur le marché français en 1994. Dès 1997, des effets secondaires à type d’ulcérations de la muqueuse buccale ont été rapportés, et plus récemment des ulcérations anales, gastro-intestinales, et cutanées. Nous rapportons un cas de perforation cornéenne sous nicorandil.Objectifs et MéthodesUn homme de 81 ans, sans antécédent oculaire, s’est présenté avec une perforation cornéenne droite spontanée. Il présentait, depuis 5 mois, des kérato-conjonctivites droites, non spécifiques, à répétition et des érosions cutanées multiples résistantes aux traitements locaux et généraux. Il était sous nicorandil depuis 5 ans. L’examen retrouvait un ulcère perforé bouché de 4 × 4 mm sans signe infectieux/inflammatoire associé. L’œil gauche était normal. Une kératoplastie transfixiante a rapidement été réalisée, suivie d’une récidive d’un ulcère épithélial sur le greffon 5 semaines plus tard. Les dermatologues ont suspecté une toxidermie au nicorandil et arrêté le traitement. L’ensemble des lésions cutanées et cornéennes a régressé en quelques semaines.ObservationLe patient ne présentait aucune des étiologies habituelles des perforations cornéennes spontanée (infection bactérienne ou virale, collagénoses, rosacée, kératite neuroparalytique). Les dermatologues ont recherché une pemphigoïde bulleuse, un syndrome de Lyell ou Stevens-Johnson, une vascularite, une dysplasie. Une biopsie cutanée a permis d’éliminer l’ensemble de ces hypothèsesDiscussionLa survenue d’ulcérations cutanéo-muqueuses induites par le nicorandil est connue depuis une dizaine d’années. Elles peuvent survenir plus de 5 ans après l’initiation du traitement. Notre patient, sous nicorandil depuis 5 ans, a présenté simultanément des lésions cutanées et un ulcère cornéen grave conduisant à une perforation oculaire. L’imputabilité du nicorandil dans la survenue des lésions cutanées et cornéenne est plausible (arguments chronologiques, avec récidive sur le greffon cornéen, et séméiologiques). La physiopathologie de l’atteinte reste inconnue.ConclusionIl s’agit de la première description d’une atteinte cornéenne sous nicorandil. Les atteintes oculaires sous nicorandil devraient être l’objet d’un signalement à la pharmacovigilance.

 Source : Elsevier-Masson
Accès à l'article
 Accès à distance aux ressources électroniques :
Exporter
Citer cet article
Philippe C, Guy C, Gain P, Barrachin JP, Perrot JL, Thuret G. 391 Perforation cornéenne induite par le nicorandil : à propos d’un cas. Journal français d'ophtalmologie. 2009;32:1S125-1S125.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 27/11/2015.


[Haut de page]

© CHU de Rouen. Toute utilisation partielle ou totale de ce document doit mentionner la source.