IntroductionL’agénésie des voies lacrymales est une anomalie congénitale rare. Elle est souvent isolée mais peut être associée dans 40 % des cas à des syndromes systémiques ou dysmorphiques. La responsabilité de la rubéole n’a jamais été décrite à notre connaissance. Nous rapportons l’observation d’une fille atteinte de rubéole congénitale et présentant une agénésie des voies lacrymales.Matériels et MéthodesPatiente K. Kawtar, âgée de 16 ans, prématurée, issue d’une grossesse non suivie avec notion de souffrance et d’infection néonatale. Elle a été opérée il y a 4 ans pour un ptosis bilatéral avec une suspension au muscle frontal. Kawtar a consulté pour une baisse progressive et bilatérale de son acuité visuelle. L’examen ophtalmologique a trouvé une agénésie bilatérale des points lacrymaux avec un télécanthus sur une cataracte subtotale bilatérale. Le fond de l’œil était invisible. L’examen général a montré un retard staturo-pondéral et psychomoteur, une dysmorphie faciale et de la dentition, sans cardiopathie ni surdité. La sérologie rubéolique était fortement positive.DiscussionNous discutons les atteintes du syndrome de la rubéole congénitale qui est une cause habituelle de la cataracte. Elle peut être également à l’origine d’une microphtalmie, dystrophie de la cornée, anomalie irienne, glaucome congénital, trouble oculomoteur, pathologie palpébrale ou rétinopathie pigmentaire. Aucun cas d’agénésie des voies lacrymales secondaire à la rubéole n’a été rapporté dans la littérature.ConclusionLe syndrome de la rubéole congénitale est un syndrome polymalformatif dont la principale lésion ophtalmologique est la cataracte. L’agénésie des voies lacrymales semblerait être une nouvelle lésion secondaire à cette pathologie virale.