ButRapporter quatre observations de nécrose cutanée palpébrale secondaire à une anesthésie locale par la xylocaïne adrénalinée à 2 %.Matériels et MéthodesIl s’agit de quatre patients : deux femmes âgées de 50 et de 67 ans, un homme de 36 ans et un enfant de 5 ans, qui ont présenté une nécrose cutanée suite à une anesthésie locale par la xylocaïne adrénalinée à 2 %. Dans trois cas, l’anesthésie était pratiquée avant la suture d’une plaie palpébrale et la nécrose intéressait la paupière supérieure. Dans un cas, l’anesthésie était pratiquée avant une biopsie de l’artère temporale. Une nécrose cutanée de toute la peau temporale était observée. Dans tous les cas, une excision chirurgicale de la nécrose était réalisée. Trois patients ont présenté une surinfection bactérienne, traitée par des antibiotiques par voie générale avec une bonne évolution.DiscussionLa nécrose des extrémités secondaire à une injection d’une solution adrénalinée est une complication rare. Longuement décrite au niveau des doigts et bien connue des dermatologues, elle est due à un spasme vasculaire prolongé. Elle se voit surtout après injection d’une trop grande quantité chez des sujets à risque (artérite, syndrome de Raynaud). Au niveau des paupières, peu de cas ont été rapportés. En aucun cas, la xylocaïne commercialisée n’a été incriminée. La concentration en adrénaline pourrait être en cause.ConclusionLa xylocaïne adrénalinée a été incriminée dans la nécrose au niveau des extrémités. La prudence concernant l’utilisation de l’adrénaline pourrait être également de mise au niveau palpébral.