IntroductionLes pathologies vasculaires représentent, de par leur mécanisme et leur évolution, une cause particulière des exophtalmies. Leur pronostic est sensiblement meilleur que dans d’autres types d’exophtalmies, grâce à des moyens thérapeutiques codifiés et non invasifs.Matériels et MéthodesNous rapportons une série de 24 cas d’exophtalmies d’origine vasculaire colligés de janvier 1998 à juillet 2007.RésultatsUn hémangiome caverneux est retrouvé dans 6 cas, le plus souvent intra conique, avec une évolution moyenne de 30 mois. Le geste chirurgical a permis une nette régression de l’exophtalmie dans tous les cas. Les fistules carotido-caverneuses (FCC) ont été retrouvées chez 13 patients. L’exophtalmie était axile dans 8 cas avec une évolution moyenne de 8 mois. L’embolisation a permis une réduction de l’exophtalmie dans 12 cas. Les hémangiomes capillaires ont été retrouvés dans 2 cas. On a eu recours à une corticothérapie dans 1 cas et à une extraction postérieure par voie endocrânienne dans 1 cas, compliquée d’une atrophie optique et d’une paralysie du VI. Les lymphangiomes ont été retrouvés dans 3 cas associés à une exophtalmie très importante. La cure chirurgicale a permis une régression notable de l’exophtalmie dans 2 cas.DiscussionLes exophtalmies vasculaires présentent des caractères particuliers selon leur étiologie. Dans les hémangiomes caverneux, leur caractère indolore et progressif explique le retard au diagnostic, cependant l’efficacité du traitement chirurgical explique le bon pronostic anatomique. Cette bonne évolution est rapportée par plusieurs auteurs. L’exophtalmie était plus bruyante dans les FCC expliquant la rapidité du diagnostic. Cette atteinte a beaucoup bénéficié de l’amélioration des techniques d’embolisation. Dans notre série, la localisation profonde, postérieure et la grande taille des angiomes capillaires expliquent les mauvais résultats post-opératoires. Les lymphangiomes sont des tumeurs mal limitées avec un risque de complications iatrogènes importantes. Le geste chirurgical n’a été indiqué que lorsque le pronostic fonctionnel était mis en jeu.ConclusionLes exophtalmies vasculaires demeurent des affections de bon pronostic. La fiabilité des techniques chirurgicales et interventionnelles en est le principal garant. Les localisations postérieures et l’envahissement des structures nobles représentent les seuls éléments péjoratifs du pronostic.