IntroductionLa maladie cœliaque est une entéropathie chronique auto-immune caractérisée par une intolérance alimentaire au gluten. C’est une entité clinique polymorphe impliquant plusieurs organes. L’atteinte oculaire y est rare et elle est caractérisée par une inflammation du tractus uvéal. L’association à d’autres maladies auto-immunes est fréquente.Matériels et MéthodesLes auteurs rapportent deux cas de patients suivis pour maladie cœliaque, confirmée par des données histologiques, et présentant une atteinte oculaire. La 1reobservation est celle d’une patiente de 25 ans, qui a présenté une uvéite totale avec au FODG une hyalite, un décollement séreux rétinien maculaire, une hyperhémie papillaire, des engainements péri-vasculaires et un remaniement pigmentaire rétinien. La 2eobservation est celle d’un enfant âgé de 14 ans, chez qui le diagnostic de maladie cœliaque a été retenu 3 mois avant sa consultation ophtalmologique et qui présente une uvéite intermédiaire bilatérale avec œdème papillaire à gauche et un décollement séreux rétinien maculaire bilatéral.RésultatsUn bilan infectieux a été réalisé et s’est révélé négatif dans les deux cas. La recherche de maladie systémique a permis de mettre en évidence l’association à une sarcoïdose dans le 2ecas. Devant la sévérité de l’atteinte oculaire, un traitement par bolus de corticoïde a été institué dans le 1ercas et a permis une régression de la symptomatologie oculaire. L’évolution a été marquée par une récidive de l’uvéite totale, ce qui a justifié un traitement corticoïde par voie générale. Dans le 2ecas, un traitement corticoïde par voie orale a été institué avec régression de la hyalite et du décollement séreux rétinien.DiscussionÀ travers les deux observations présentées, les auteurs insistent sur la gravité des atteintes oculaires survenant dans le cadre de la maladie cœliaque, discutent la pathogénie et le mode évolutif de ces atteintes ainsi que la possibilité d’association à d’autres maladies auto-immunes.ConclusionL’atteinte oculaire au cours de la maladie cœliaque est rare et peut être de gravité variable avec possibilité de récidives à l’origine de séquelles pouvant engager le pronostic fonctionnel visuel.