IntroductionLa brûlure chimique oculaire résulte de la destruction de constituents biochimiques des cellules des tissus vivants lors d’un contact avec un produit chimique irritant ou corrosif.Matériels et MéthodesDes étudesin vitroont été réalisées pour simuler une brûlure oculaire par hydroxyde de sodium (NaOH). La diffusion de NaOH est simulée au travers une membrane semi-perméable de cellophane (30 g/cm2, 2.5 micromètres). Un volume de NaOH (3 gouttes ou 3/31 millilitre) est mis à la surface de la membrane et l’évolution du pH est mesurée dans un compartiment mimant la chambre antérieure, contenant le chlorure de sodium (6 ml, 420 mosmoles/kg). Le modèle de membrane semi-perméable est également utilisé pour simuler un rinçage complet de l’exposition à NaOH 2N après 20 secondes ou 1 minute d’exposition. La « chamber antérieure » (25 ml de chlorure de sodium 420 mosmoles/kg) est alors exposée via la membrane à 50 ml de soude 2N.RésultatsPour NaOH 0.1N, 0.2N, 1N, 2N et 5N, le pH final dans la « chamber antérieure », après 10 minutes, est respectivement, de 8.61 et 9.91, 11.25, 11.95 et 12.34. Le rinçage complet a montré une meilleure efficacité avec un lavage amphotère et hypertonique comparativement à l’eau. Pour 20 secondes de contact et après 3 minutes de rinçage, le pH externe était respectivement de 9.12 pour la solution amphotère et 12.8 pour l’eau. Après 45 minutes, le pH interne est de 9.25 avec le lavage amphotère et de 11.5 avec le rinçage à l’eau. Pour une minute de contact, les courbes de pH sont semblables avec une diminution retardée de pH. Le pH interne est de 9.4 avec la solution amphotère et 11.85 avec l’eau.DiscussionCes résultats sont en accord avec les observations cliniques ainsi qu’avec les résultats de modèlesex vivovalidés.ConclusionUne approchein vitrosimple peut permettre d’évaluer précisément l’agressivité d’un produit chimique et de comparer de manière reproductible l’efficacité de solutions de décontamination.