ObjectifÉvaluer l’effet des facteurs anti-angiogéniques utilisés en injection intravitréenne dans la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) exsudative sur l’épaisseur des fibres rétiniennes.Matériels et MéthodesSept yeux de 7 patients, 3 hommes et 4 femmes (75 ± 12 ans) présentant une DMLA exsudative et devant bénéficier d’un traitement angiogénique par voie intravitréenne, ont été étudiés prospectivement. Les patients ne présentaient pas de neuropathie optique glaucomateuse ni de rétinopathie diabétique. Tous les patients inclus ont reçu 3 injections intravitréennes de ranibizumab ou bevacizumab sur une période de 3 mois. L’épaisseur moyenne de la couche des fibres nerveuses rétiniennes péripapillaires a été mesurée dans l’œil injecté et dans l’œil controlatéral à l’aide de la tomographie à cohérence optique (OCT) avant et à l’issue des 3 injections.RésultatsDans les yeux injectés il existait une diminution statistiquement significative de l’épaisseur des fibres rétiniennes dans le secteur temporal (p = 0.04). Pour la moyenne et dans les autres secteurs des yeux injectés aucune différence significative n’a été retrouvée. Pour les yeux non injectés aucune différence statistiquement significative n’a été observée pendant cette période de 4 mois.DiscussionLe VEGF est considéré comme un facteur de survie des cellules ganglionnaires de la rétine. Dès lors, l’injection intravitréenne d’anti-VEGF peut éventuellement altérer ces cellules ganglionnaires. Nos résultats vont dans ce sens, mais ils doivent être interprétés avec prudence vu l’effectif de cette étude pilote.ConclusionNotre étude pilote montre un possible effet délétère des facteurs anti-angiogéniques injectés en intravitréen sur l’épaisseur des fibres rétiniennes. Ces données préliminaires seront bientôt renforcées par un effectif plus grand.