IntroductionCertains effets secondaires oculaires de traitements systémiques ont été largement étudiés mais ceux de la fluméquine demeurent mal connus. Seuls trios cas ont été rapportés dans la littérature en 1983.Matériels et MéthodesUne patiente de 39 ans, insuffisante rénale chronique dialysée, consulte pour une sensation de flou visuel bilatéral survenue au cours d’une prise de fluméquine prescrite pour une infection urinaire basse.ObservationLes symptômes précoces, dès le troisième jour du traitement, résultent d’un décollement séreux du neuro-épithélium maculaire bilatéral. D’aspect jaunâtre à l’examen du fond d’œil, il est confirmé par l’OCT qui objective également une hyper réflectivité dans la zone des photorécepteurs. L’angiofluorographie ne retrouve qu’une hyper fluorescence fovéolaire modérée, persistant aux différents temps de l’examen. L’évolution est spontanément favorable deux jours après l’arrêt de la fluméquine. Le fond d’œil et l’OCT se normalisent sans séquelles en cinq jours.DiscussionLa fluméquine est une quinolone de première génération à élimination urinaire rapide qui a essentiellement été commercialisée en France. Ses effets secondaires ophtalmologiques sont certainement sous-estimés en raison de leur régression rapide à l’arrêt de la thérapeutique. La physiopathologie de cette atteinte n’est pas élucidée. Elle pourrait être liée à une toxicité directe intercellulaire sur les jonctions qui provoquerait un œdème dans les différents tissus concernés.ConclusionLes effets secondaires oculaires de la fluméquine sont rares. Ils se rencontrent en cas d’insuffisance rénale chronique qui augmente la concentration sanguine de l’antibiotique. Les perturbations visuelles sont liées à l’existence d’un décollement séreux du neuro-épithélium maculaire bilatéral de régression rapide à l’arrêt du traitement.