IntroductionLe « pemphigus contact » correspond au déclenchement possible d’une réaction bulleuse cutanéo-muqueuse par une substance contact médicamenteuse ou autre. Nous rapportons le cas d’une réaction « pseudo-pemphigoide » de la conjonctive bulbaire secondaire à l’instillation de fluoroquinolone (ofloxacine) collyre chez un patient de 30 ans.Matériels et MéthodesÀ l’interrogatoire, le patient n’a pas d’antécédents d’allergie médicamenteuse ou autre. Un collyre ofloxacine lui a été prescrit pour conjonctivite bactérienne. Le patient a décrit une sensation de brûlure importante dès la première instillation du premier œil avec exagération de la rougeur conjonctivale et apparition d’un petit épaississement localisé de la conjonctive bulbaire temporale. L’examen ophtalmologique réalisé juste après cette instillation note une réaction localisée vésiculeuse bilatérale de la conjonctive avec des plaques de kératinisation ulcérées fluo (+) sans autres anomalies oculaires en particulier lacrymales.RésultatsL’aspect clinique des lésions de la conjonctive évoque une pemphigoïde contact secondaire à l’instillation de fluroquinonolones. Ces lésions ont régressé presque en totalité sous traitement corticoïde collyre.DiscussionLes fluoroquinolones par voie générale ont été incriminés dans diverses réactions allergiques ; toutefois ils ne l’ont pas été pour les formes collyres. La notion de pemphigus contact est une entité récemment décrite ; une susceptibilité génétique a été suspectée chez ces patients.ConclusionDevant toute réaction « pseudo-pemphigoide » de la conjonctive oculaire, il faut évoquer la possibilité d’une substance contact médicamenteuse notamment les fluoroquinolones collyres.