IntroductionLes complications ophtalmologiques chez les patients transplantés d’organes ne sont pas rares.Objectifs et MéthodesNous rapportons le cas de deux patientes ayant présenté une baisse d’acuité visuelle bilatérale 4 à 6 mois après transplantation.RésultatsUne patiente traitée depuis 6 mois par des corticoïdes et de la ciclosporine suite à une transplantation cœur-poumon a présenté un œdème maculaire associé à un large décollement séreux rétinien (DSR) bilatéral. L’acuité était de 1.6/10, P20 aux deux yeux. L’arrêt des corticoïdes et la diminution de la dose de ciclosporine ont permis une récupération de l’acuité visuelle à 4-5/10 P4 aux deux yeux et une régression complète de l’œdème maculaire associé au DSR. Ce dernier a récidivé un mois plus tard et a régressé spontanément en trois jours. Une deuxième patiente traitée par solumédrol, voriconazole, mycophénolate et tacrolimus pour une transplantation bi-pulmonaire a présenté un œdème papillaire (OP) bilatéral avec une acuité de 1/10 P8 à droit et 5/10 P2 à gauche. L’arrêt du voriconazole a amélioré l’acuité à 2/10 P5 à droit et 8/10 P3 à gauche.DiscussionPlusieurs hypothèses peuvent expliquer ces tableaux cliniques. Le diagnostic de choriorétinite séreuse centrale pour la première patiente n’a pas été retenu du fait de l’importance de l’œdème sous rétinien. Il existe des cas décrit d’œdème papillaire au tacrolimus mais il ne semble pas en cause dans le deuxième cas. En effet l’arrêt du voriconazole a été suivi d’une amélioration de l’acuité visuelle et de l’examen du fond d’œil alors que le tacrolimus a été poursuivi.ConclusionLes complications ophtalmologiques liées à l’immunodépression ne sont pas rares ; le diagnostic étiologique est parfois difficile à établir chez ces patients polymédiqués. Il semble que de nombreux médicaments anti-infectieux et immunodépresseurs puissent causer la survenue d’œdème papillaire, d’œdème maculaire et de décollement séreux rétinien.