IntroductionEn pays tropical africain, le diagnostic de glaucome se fait le plus souvent à un stade avancé. Le but de notre étude était de déterminer la fréquence du glaucome chronique à angle ouvert, de l’hypertonie oculaire à Brazzaville et les modalités de prise en charge.Matériels et MéthodesÉtude transversale conduite dans un centre d’Ophtalmologie de Brazzaville au Congo, d’octobre 2004 à décembre 2006 sur 5 500 patients. Le diagnostic de glaucome a été retenu lorsque la pression oculaire était supérieure à 21 mmHg, la présence d’un rejet nasal des vaisseaux, une rupture de l’anneau neuro-rétinien, une excavation papillaire, un rapport cup/disc vertical et horizontal supérieur à 0,6 et une pâleur papillaire, une perturbation du champ visuel. En cas d’hypertonie, seule la pression oculaire était supérieure à 21 mmHg.RésultatsNombre = 135 patients soit une fréquence de 2,4 %, 81 hommes (60 %), 54 femmes (40 %), âge moyen 56,7 ans, extrêmes 28 — 83 ans. Glaucome chronique à angle ouvert : 102 cas (75,5 %), hypertonie oculaire 33 : cas (24,5 %). Quatrevingt patients (59,2 %) avaient un facteur de risque : antécédent familial de glaucome 38 cas (28,1 %), HTA : 18 cas (13,3 %), diabète sucré 13 cas (9,7 %), myopie : 8 cas (5,9 %), hypermétropie 3 cas (2,2 %). 102 glaucomateux (75,5 %) avaient une lésion caractéristique au fond d’œil et une perturbation du champ visuel. Monothérapie : 83 patients (61,5 %), bithérapie : 45 malades (33,3 %), trithérapie : 17 cas (5,2 %).DiscussionLa fréquence du glaucome chronique à angle ouvert/hypertonie oculaire dans notre série est probablement sous estimée, alors que dans la population caucasienne, la prévalence est d’environ 1 à 2 %. P. Denis constate chez le mélanoderme plus de glaucomes que chez le sujet de race blanche.ConclusionLe couple glaucome chronique à angle ouvert/hypertonie oculaire est très fréquent dans notre pratique. Il survient à un âge précoce entre 20-40 ans. L’antécédent familial de glaucome est un facteur de risque important, ainsi que l’âge. Les malades consultent tardivement, malheureusement à un stade terminal de la maladie.