IntroductionLe Collagen Cross-Linking (CCL) est une nouvelle alternative thérapeutique pour traiter le Kératocône. L’objectif est de freiner l’évolution de cette maladie. Son efficacité et sa sécurité d’utilisation sont encore en phase d’évaluation. Nous rapportons 2 cas de complications majeures constatées chez deux patients référés au Centre de Référence National du Kératocône de Bordeaux (CRNK).Matériels et MéthodesNous avons examiné un premier patient, âgé de 22 ans, présentant à droite un Kératocône de stade I et à gauche un Kératocône de stade IV. Sa meilleure acuité visuelle corrigée pré-opératoire se levait à 5/10 P2 pour l’œil droit et se limitait à compte les doigts à 2 mètres pour l’œil gauche. Le point le plus fin de la pachymétrie était de 498 μ m à droite. En raison de l’évolutivité rapide de son Kératocône avait été proposé un CCL à droite. Un deuxième patient, âgé de 32 ans, nous a également été adressé pour une baisse d’acuité visuelle à 4/10 de l’œil droit secondaire à un CCL réalisé pour Kératocône 1 mois et demi auparavant. Nous n’avions pas ces données pré-opératoires. Des photographies ont été prises pour ces deux patients et un suivi rapproché mis en œuvre.RésultatsDans les deux cas, nous avons constaté en biomicroscopie une opacification cornéenne très marquée, prédominant au niveau du stroma antérieur et moyen dans la zone centrale traitée par UVA thérapie. Un Haze de stade IV associé à un infiltrat stérile sans lacune épithéliale sus-jacente ont pu être iconographiés. Un traitement par cortisone en collyre a été préconisé et un certain degré d’amélioration a pu être constaté sur 3 mois d’évolution.DiscussionLe CCL n’est pas une thérapeutique anodine. Il faut donc l’encadrer de précautions rigoureuses. Il n’a pas été possible de savoir s’il s’agissait d’un surdosage thérapeutique mais, à notre connaissance, il s’agit là des cas les plus sévères de complications de CCL décrits dans la littérature jusqu’à ce jour.ConclusionLe Collagen Cross-Linking doit être encadré par un protocole très rigoureux. Toute complication doit être déclarée de façon à identifier les principaux écueils de cette thérapeutique et à définir le protocole le plus sécurisé.