IntroductionLes corps étrangers de l’orbite sont relativement rares. Les tableaux cliniques sont variables fonction à la fois du corps étranger lui-même (taille, nature, lieu de pénétration, direction du choc) mais également selon les atteintes associées à la fois crâniennes, oculaires, sinusiennes ou faciales.Matériels et MéthodesPatiente de 25 ans, victime d’une agression par arme blanche ayant occasionné une plaie négligée de la paupière inférieure gauche. Devant le retard de la cicatrisation cutanée (11 jours après) et l’installation inexpliquée d’un trismus majeur, la patiente fut admise. Une radiographie standard de l’orbite a montré un volumineux corps étranger de l’orbite gauche de tonalité métallique mesurant environ 80 mm, présentant une direction oblique vers le bas et en dedans et dont l’extrémité supérieure est située à 20 mm du plancher de l’orbite. Le scanner objective le corps étranger qui traverse l’orbite, la fosse ptérygo-maxillaire et l’espace para-pharyngé avec une extrémité inférieure se trouvant en regard de l’articulation atloido-axoidienne. L’artériographie carotidienne montre que la pointe du corps étranger s’insinue entre la carotide interne gauche en dedans et le tronc temporo-maxillaire en dehors. La patiente a bénéficié de l’extraction du corps étranger sans incidents avec disparition totale du trismus deux mois après.DiscussionLes corps étrangers orbitaires peuvent se manifester de façon variable lorsqu’ils sont méconnus. Les complications sont à la fois locales, mais aussi locorégionales en cas d’atteinte crânienne ou sinusienne voire celles des vaisseaux de la face ou du cou pouvant engager le pronostic vital.ConclusionLes corps étrangers de l’orbite donnent des tableaux multiples et variés. Devant une symptomatologie atypique, penser au corps étranger après un traumatisme orbitaire d’allure banale.