ObjectifAnalyser l’évolution de la population cellulaire endothéliale après kératoplastie.Matériels et MéthodesÉtude de cohorte observationnelle rétrospective incluant 1 144 kératoplasties transfixiantes et kératoplasties lamellaires antérieures centrales consécutives réalisées entre 1992 et 2006. Une microscopie spéculaire grand champ a été réalisée pendant la 2° (A2), la 4° (A4), la 6° (A6) et la 10° (A10) année post-opératoire.RésultatsLe suivi moyen des patients est de 60 mois. Dans le groupe des kératoplasties lamellaires antérieures centrales, la densité endothéliale moyenne (cellules/mm2) et la perte cellulaire correspondante sont de 2093 (−11 %) à A2 et 2037 (−14 %) à A4. Dans le groupe des kératoplasties transfixiantes faites chez des patients ayant un endothélium normal en pré-opératoire, la densité endothéliale moyenne est de 1 767 (−24 %) à A2, 1 398 (−40 %) à A4, 1 096 (−51 %) à A6, et 853 (−61 %) à A10. Dans le groupe des kératoplasties transfixiantes faites pour une pathologie endothéliale, la densité endothéliale moyenne est de 1 414 (−36 %) à A2, 1 142 (−49 %) à A4, 981 (−56 %) à A6, et 920 (−58 %) à A10. Parmi les patients opérés de kératoplasties transfixiantes, la survie du greffon est d’autant plus importante que la densité cellulaire endothéliale à 1 an est élevée. Elle n’est par contre pas influencée par la densité endothéliale pré-opératoire du greffon.DiscussionAprès kératoplastie transfixiante, la perte cellulaire endothéliale constitue le facteur limitant de la survie du greffon à long terme. Si les densités sont plus élevées à court terme chez les patients ayant un endothélium normal avant kératoplastie transfixiante, à moyen et long terme ce facteur n’influence plus l’évolution de la population cellulaire endothéliale qui se raréfie inexorablement.ConclusionLa perte cellulaire endothéliale post-opératoire après kératoplastie lamellaire antérieure est très faible et devrait permettre une survie du greffon à très long terme.