IntroductionDans de nombreux cas d’occlusions de la veine centrale de la rétine de gravité modérée à moyenne il est difficile d’évaluer le pronostic visuel sur les seuls examens du fond d’œil, de l’angiographie et de la tomographie en cohérence optique. L’écho-Doppler-couleur-pulsé permet une mesure quantitative, non invasive, des vitesses circulatoires dans les vaisseaux centraux de la rétine. Le but de ce travail est d’analyser la signification de ces vitesses circulatoires dans différents types d’occlusions de la veine centrale de la rétine.Matériels et MéthodesDix patients atteints d’une occlusion de la veine centrale de la rétine unilatérale et 20 sujets sains, témoins, ont eu un examen des vaisseaux centraux de la rétine par écho-doppler-pulsé. Le délai entre l’occlusion de la veine centrale de la rétine et l’examen variait de 10 jours à 6 ans. Les mesures étaient réalisées au niveau de la tête du nerf optique, sur l’artère centrale de la rétine (vitesse systolique, télé-diastolique et moyenne) et sur la veine centrale de la rétine (vitesse maximale, minimale et moyenne).RésultatsLa reproductibilité des mesures a été bien établie. Chez les sujets témoins, les vitesses artérielles étaient : vitesse systolique, 12.9 ± 3.4 cm.s-1, vitesse télé-diastolique, 4.8 ± 1.6 cm.s-1, vitesse moyenne, 4.1 ± 1.1 cm.s-1; les vitesses veineuses étaient : vitesse maximale, 5.1 ± 1.1 cm.s-1, vitesse minimale, 3.2 ± 0.7 cm.s-1, vitesse moyenne, 2.4 ± 0.5 cm.s-. Du côté atteint, les vitesses artérielles étaient significativement diminuées : vitesse systolique, 9.6 ± 2.0 cm.s-1, vitesse diastolique, 3.1 ± 0.7 cm.s-1, vitesse moyenne, 3.1 ± 0.5 cm.s-1(p < 0.001) ; les vitesses veineuses étaient abaissées : vitesse maximale, 3.9 ± 1.6 cm.s-1, vitesse minimale, 2.4 ± 1.2 cm.s-1, vitesse moyenne, 1.8 ± 0.7 cm.s-1(p < 0.01). Les vitesses artérielles et veineuses étaient diminuées quelle que soit l’ancienneté de l’occlusion, y compris en cas de guérison apparente.DiscussionL’occlusion de la veine centrale de la rétine s’accompagne d’une augmentation des résistances capillaires rétiniennes périphériques, entraînant un ralentissement important du flux sanguin artériel, responsable d’une hypo-perfusion rétinienne de degré variable.ConclusionLa diminution des vitesses artérielles ne dépendait pas de l’ancienneté de l’occlusion. Le petit nombre de sujets étudiés n’a pas permis de corréler le ralentissement circulatoire à la sévérité clinique de l’occlusion, mais ces résultats montrent la possibilité d’entreprendre une telle étude.