ObjectifÉvaluer la prévalence de la rétinopathie diabétique chez des patients atteints de MIDD (Maternally Inherited Diabetes and Deafness) dans le cadre d’une étude multicentrique, par rapport à une population contrôle atteint de diabète « classique ».Matériels et MéthodesComparaison de 74 patients atteints de MIDD et de 134 patients « contrôles » atteints de diabète de type 1 ou de type 2, appariés par l’âge, le type de diabète à la découverte de celui-ci, l’âge à la découverte du diabète, le sexe et la durée de diabète.RésultatsChez les patients atteints de MIDD, l’HbA1c(7.6 ± 1.6vs8.5 ± 2.0 %,P < 0.002), la prévalence de l’hypertension (33.8 %vs64.2 %,P < 0.0001), et la pression artérielle systolique (126.6 ± 16.2vs133.1 ± 17.3,P < 0.007) étaient plus faibles que chez les diabétiques « contrôles ». La prévalence de la rétinopathie diabétique était 3.7 fois plus faible chez les patients MIDD (6/74, 8 %vs40/134, 29.6 %,P < 0.0001). La différence entre les 2 groupes restait statistiquement significative après ajustement sur la présence d’une hypertension artérielle, la pression artérielle systolique, et l’HbA1c. En revanche, la néphropathie était plus fréquente chez les patients MIDD par rapport au groupe contrôle. L’insuffisance rénale était 4 à 6 fois plus élevée chez les patients atteints de MIDD, Même après ajustement pour l’HbA1cet la pression artérielle systolique ou la présence d’une hypertension.DiscussionCette étude indique que la rétinopathie diabétique est 3.7 fois moins fréquente chez les patients atteints de MIDD par rapport aux patients diabétiques atteints de diabète « commun ». Cette différence est en partie expliquée par le meilleur contrôle glycémique et de la pression artérielle des patients MIDD. Néanmoins, cette différence reste significative après ajustement pour la présence d’une hypertension artérielle, la pression artérielle systolique, et l’HbA1c, suggérant un rôle protecteur contre la rétinopathie diabétique de la dystrophie rétinienne retrouvée chez 73 % des patients atteints de MIDD. En revanche, la néphropathie est plus fréquente chez les patients MIDD qu’au cours du diabète « commun ».ConclusionLa mutation 3243 de l’ADN mitochondrial semble être protectrice vis-à-vis de la rétinopathie diabétique.