IntroductionLes conjonctivites allergiques saisonnières et per-annuelles sont les formes les plus fréquemment rencontrées en pratique courante. Le schéma thérapeutique doit être simple, non contraignant pour la vie courante et dénué de complication.Matériels et MéthodesCette étude prospective monocentrique a inclus 102 patients âgés de 4 à 80 ans, présentant une conjonctivite allergique modérée et examinés entre janvier et juin 2007 randomisés en 2 groupes : l’un traité en monothérapie par le NAAGA pendant 4 semaines (groupe A) et l’autre en bithérapie par le NAAGA et la levocabastine la 1resemaine, puis par le NAAGA seul les 3 semaines suivantes (groupe A + B). La somme des scores des signes cardinaux de la conjonctivite allergique a été évaluée à J0, J7 et J28.DiscussionLes 2 populations étaient homogènes sur le plan démographique et clinique à l’inclusion : la moyenne des scores des signes cardinaux avoisinait le score de 7 dans les 2 groupes. Il était plus élevé chez les enfants (fréquence des formes saisonnières). Trente-sept pour cent des patients avaient une rhinite allergique associée, 73 % avaient un terrain allergique, 61 % avaient des IgE sériques élevés. Les scores ont significativement baissé à J7 (diminués de moitié) ils étaient proches des valeurs normales à J28. Il n’y avait pas de différence significative entre les 2 groupes. La tolérance du traitement, jugée en fonction des sensations inhabituelles à l’instillation, était meilleure pour le traitement A (90 % des casversus63 %). Les signes cliniques et fonctionnels ont disparu sans recours aux corticoïdes.ConclusionDans les formes modérées de conjonctivites allergiques saisonnières et per-annuelles, un traitement antidégranulant seul est suffisant. L’association aux anti-histaminiques n’est nécessaire qu’en cas de signes fonctionnels très gênants. L’usage des corticoïdes sera réservé aux formes graves et aux autres formes cliniques comme les kérato-conjonctivites vernales ou atopiques.