IntroductionLes spirochètes sont des bactéries pouvant être responsables chez l’homme de la syphilis et de la maladie de Lyme. Non traitées, ces affections évoluent en plusieurs phases, touchant divers organes, et pouvant aboutir à une morbidité importante. Les manifestations oculaires sont extrêmement variables. De plus, elles peuvent prêter à confusion avec des affections inflammatoires et être traitées à tort comme telles, ce qui aggrave encore plus le pronostic.Objectifs et MéthodesNous rapportons trois cas atypiques : deux atteintes syphilitiques et une atteinte liée à la maladie de Lyme). La première observation est celle d’un jeune patient ayant présenté des polyradiculonévrites, une paralysie oculomotrice et un œdème papillaire ayant fait évoquer dans un premier temps une sclérose en plaque. Le second est celui d’une patiente immunocompétente ayant des vascularites rétiniennes et un foyer choriorétinien initialement traité comme une toxoplasmose. Le troisième cas est celui d’une patiente immunodéprimée ayant un œdème papillaire isolé.DiscussionÀ travers ces trois observations, nous insistons sur le vaste éventail de manifestations oculaires induites par les spirochètes, sur le risque fréquent d’erreur diagnostique et sur la gravité d’instaurer un traitement cortisonique sans couverture antibiotique adéquate.ConclusionEn conclusion, les atteintes oculaires de la syphilis et de la maladie de Lyme peuvent intéresser toutes les structures oculaires et peuvent simuler de très nombreuses autres affections. Il est important d’y penser systématiquement et de répéter leur recherche en cas de cortico résistance.