IntroductionIl existe, en France, 3 génotypes principaux deToxoplasma gondii(types I, II et III). Cependant peu de données sont disponibles sur la pathogénicité comparée de ces génotypes dans la toxoplasmose congénitale. Nous avons voulu rechercher les signes ophtalmologiques et les facteurs pronostiques associés aux différents génotypes détectés dans une série rétrospective d’enfants atteints de toxoplasmose congénitale, diagnostiqués dans notre CHU de 1980 à 2007.Matériels et MéthodesCette étude a inclus tous les nouveau-nés avec une toxoplasmose congénitale sur 27 ans. Le diagnostic a été porté sur des critères sérologiques, et/ou parasitologiques (détection deT. Gondiipar PCR et inoculation à la souris dans le liquide amniotique ou le placenta). 78 enfants ont été inclus, 45 garçons, 26 filles et 7 fœtus morts. Le génotype a été détecté par une analyse multilocus. Nous avons rétrospectivement examiné les traitements reçus, et le suivi a fait l’objet d’une enquête auprès des ophtalmologistes, pédiatres et médecins traitants.RésultatsLe génotype était de type II chez 76 enfants (97 %), et de type III chez 2 enfants (3 %). La date de contamination maternelle moyenne était de 30 SA (6–40). 22 enfants ont bénéficié d’un traitement anténatal, 47 d’un traitement postnatal. Le suivi moyen était de 38,61 mois (0 – 240). Au terme du suivi, 6 enfants (8 %) présentaient des lésions extra-ophtalmologiques ; 10 (14 %) présentaient des lésions chorio-rétiniennes, dont 4 (5 %) des lésions maculaires, et 1 des lésions bilatérales. L’âge moyen de survenue des premières lésions était de 19,7 mois (0 – 50). Parmi les 14 enfants (28 yeux) dont on connaît l’acuité visuelle au terme du suivi, 25 (89 %) avaient une acuité visuelle de plus de 5/10.DiscussionCette étude confirme que le génotype II est le plus fréquent en France. L’incidence des atteintes oculaires et extra-oculaires est similaire à celles des series précédemment publiées. Aucun facteur pronostique sur la survenue de nouvelles lésions chorio-rétiniennes n’est mis en évidence.ConclusionSeule une analyse prospective comparée des différents génotypes deT. Gondiipermettra à l’avenir d’évaluer leur pathogénicité en termes de lésions et de pronostic.