IntroductionLa mise en jeu du pronostic visuel au cours des uvéites graves mal contrôlées par la corticothérapie impose une intensification thérapeutique progressive basée sur l’association d’immunosuppresseurs classiques avant le recours aux nouvelles molécules immuno-modulatrices, actuellement disponibles dans le cadre de recherche clinique.Matériels et MéthodesÉtude rétrospective incluant 36 patients (59 yeux) présentant une uvéite non infectieuse et non tumorale, le plus souvent réfractaire à la corticothérapie seule, qui ont été mis sous un traitement immunosuppresseur (1 à 3 molécules) en association avec une corticothérapie orale pendant au moins trois mois. L’efficacité thérapeutique était jugée sur les critères suivants : acuité visuelle, score de l’inflammation intra-oculaire, dose d’entretien des corticoïdes oraux et taux de rechutes.RésultatsAprès un recul moyen de 41,88 mois (5 à 108 mois), l’acuité visuelle s’est améliorée ou est restée stable dans 38 yeux (64,41 %) avec un gain supérieur à 2 lignes sur l’échelle de Snellen dans 18 yeux (30,5 %). Une maîtrise cliniquement significative de l’inflammation oculaire était objectivée par le score d’uvéite qui passait d’une valeur moyenne de 14,06 à 5,33, soit p = 0,001 ; un effet d’épargne cortisonique a permis de réduire la dose de la corticothérapie d’entretien adjuvante de 36,14 mg/j à 10,31 mg/j en moyenne avec une dose < ou = à 10 mg/j chez 29 patients (80,55 %) ; une réduction significative du nombre des rechutes a aussi été notée et un état de rémission au long cours a été obtenu chez 17 patients (47,22 %).DiscussionDans les uvéites sévères, l’addition d’un traitement immunosuppresseur de seconde ligne présente plusieurs avantages par rapport à la corticothérapie seule. En effet, cette approche thérapeutique permet de maintenir ou améliorer la vision, de maîtriser l’inflammation intra-oculaire, de diminuer le nombre de rechutes et de réduire la dose de corticoïdes oraux jusqu’à 10 mg/j ou moins.ConclusionL’utilisation des immuno-suppresseurs au cours des uvéites graves mal contrôlées par la corticothérapie permet d’améliorer leur pronostic.