IntroductionLes auteurs se proposent d’apprécier le retentissement sur le tonus oculaire après une expansion orbitaire réalisée chez des patients présentant une maladie de Basedow active et un glaucome non contrôlé par un traitement antiglaucomateux majeur.Matériels et Méthodes4 patients : 3 femmes et un homme âgés de 45 ans à 75 ans ont été pris en charge. Dans 3 cas sur 4 une corticothérapie générale était instituée soit par bolus (1 cas) soit per os (2 cas). Tous les patients bénéficiaient d’un traitement anti-glaucomateux (quadrithérapie 2 cas, trithérapie 2 cas). Tous les patients présentaient des déficits campimétriques. La tension préopératoire est comprise entre 23 et 29 mm de mercure. 8 orbites ont été décomprimées. Dans 7 cas l’indication a été posée devant l’hypertonie oculaire et dans un cas devant un œdème papillaire et une stase veineuse au fond d’œil résistant aux bolus de corticoïdes sur une orbite inflammatoire. Nous avons réalisé une décompression orbitaire sur deux parois dans 7 cas et sur une paroi dans un cas.RésultatsLe tonus oculaire a diminué dans tous les cas permettant l’arrêt des collyres chez un patient, le passage à une monothérapie pour deux autres. En moyenne la diminution constatée est de 8.28 mm Hg et reste comprise entre 4 et 12 mmHg.DiscussionLa normalisation du tonus oculaire dans un contexte d’orbite basedowienne inflammatoire peut s’avérer difficile. Le traitement médical ne permet pas toujours de le contrôler et une chirurgie filtrante demeure dangereuse. Classiquement la prise en charge chirurgicale d’une maladie de Basedow doit s’effectuer après stabilisation de celle-ci. Cependant, une décompression orbitaire peut être proposée plus précocement afin de diminuer l’hyperpression veineuse orbitaire.ConclusionLe traitement d’un glaucome chez un patient basedowien par une décompression reste une alternative exceptionnelle, mais qui ne doit pas être négligée lorsque la situation n’est pas médicalement contrôlée.