IntroductionDe nombreux cas de conflits vasculonerveux ont été décrits dans la littérature, en particulier au niveau du tronc cérébral. Ces compressions entraînent une inflammation nerveuse chronique pouvant conduire à l’atrophie. Cependant le nerf optique (NO) n’est que très rarement le siège de ce type d’atteinte et nous n’avons retrouvé aucun cas mettant en cause l’artère ophtalmique (AO).Matériels et MéthodesLes auteurs rapportent le cas d’une femme de 47 ans, sans antécédent particulier, consultant pour des épisodes de baisse d’acuité visuelle transitoires de l’œil droit, d’abord rares et courts, ayant augmenté ensuite en fréquence et intensité pour atteindre une AV < 1/20e avec scotome central. Un bilan complet a été réalisé en urgence comprenant : examen neurologique, bilan biologique, orthoptique, anatomopathologique, radiologique.RésultatsL’imagerie mettait en évidence une dysplasie de l’AO droite pouvant entraîner une compression du NO. Le reste du bilan retrouvait une neuropathie optique isolée. On notait en particulier l’absence de signe biologique et anatomo-pathologique de maladie de Horton.DiscussionAprès présentation du dossier à un staff pluridisciplinaire, trois prises en charges thérapeutiques ont été proposées : embolisation neuroradiologique, décompression neurochirurgicale ou corticothérapie. La patiente a opté pour la solution la moins invasive avec un excellent résultat fonctionnel.ConclusionÀ notre connaissance, il s’agit du premier cas décrit de conflit vasculonerveux entre le NO et l’AO. La conduite thérapeutique à adopter est difficile à définir devant la rareté de ce cas et le caractère invasif des prises en charges neuroradiologiques et neurochirurgicales. Il est probable que des solutions plus radicales devront être envisagées à plus ou moins long terme en cas de corticodépendance ou de résistance.