Se connecter
Rechercher

581 Le Chikungunya et l’œil : données acquises au cours de l’épidémie de La Réunion

Auteurs : Serment M1, Roche J2, De Monredon J2, Stopek D1, Gitteau Lala E1, Pisella PJ1
Affiliations : 1Tours2Saint-Denis, La Réunion
Date 2007, Vol 30, pp 2S316-2S316Revue : Journal français d'ophtalmologieDOI : 10.1016/S0181-5512(07)80394-9
Organisation médico-légale du cabinet
Résumé

IntroductionL’épidémie liée au virus du Chikungunya sur l’île de La Réunion a touché plus de 250 000 personnes en quelques mois. Des formes émergentes de cette maladie ont été identifiées et nous ont permis d’observer plusieurs manifestations ophtalmologiques originales.Objectifs et MéthodesL’infection par le virus du Chikungunya se manifeste, après une incubation de 4 à 7 jours, par une forte fièvre associée à des céphalées, des arthralgies et des myalgies. Une éruption cutanée est fréquente. Nous rapportons les cas de trois patients adressés par leur médecin traitant, pour exploration d’une symptomatologie neuro-ophtalmologique dans le cadre d’une infection à Chikungunya.ObservationLe premier patient, une femme de 57 ans, a présenté une paralysie du sixième nerf crânien droit spontanée, survenue une semaine après un épisode fébrile accompagné d’arthralgies. L’ensemble du bilan étiologique neuro-ophtalmologique était négatif ; l’analyse sérologique a confirmé l’infection récente par le virus du Chikungunya. Une deuxième patiente âgée de 71 ans a présenté le même tableau clinique avec une paralysie du sixième nerf crânien gauche, trois semaines après une infection à Chikungunya confirmée. Le troisième patient était un homme de 65 ans, diabétique, qui a présenté une baisse brutale d’acuité visuelle en rapport avec un œdème papillaire unilatéral isolé, un mois après l’épisode viral aigu confirmé sérologiquement. Dans les 2 premiers cas l’évolution a été spontanément favorable avec régression complète et rapide des troubles. Aucune autre étiologie n’a été retrouvée.DiscussionLe Chikungunya est un alphavirus qui possède probablement un tropisme neurologique ; celui-ci pourrait expliquer la survenue d’atteinte des nerfs optiques et oculomoteurs. D’autres syndromes observés dans ce contexte viral vont dans ce sens (Guillain-Barré, méningo-encéphalite). Cependant l’implication directe du virus dans ces atteintes n’a pas été prouvée.ConclusionL’épidémie liée au virus du Chikungunya qui a touché la population réunionnaise a permis l’observation de manifestations neuro-ophtalmologiques jusqu’alors non décrites chez des patients infectés. Un important travail de recherche sur les mécanismes d’action du virus en a découlé dans le but d’améliorer la prise en charge préventive et thérapeutique.

 Source : Elsevier-Masson
Accès à l'article
 Accès à distance aux ressources électroniques :
Exporter
Citer cet article
Serment M, Roche J, De Monredon J, Stopek D, Gitteau Lala E, Pisella PJ. 581 Le Chikungunya et l’œil : données acquises au cours de l’épidémie de La Réunion. Journal français d'ophtalmologie. 2007;30:2S316-2S316.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 27/11/2015.


[Haut de page]

© CHU de Rouen. Toute utilisation partielle ou totale de ce document doit mentionner la source.