ButLe but de ce travail est de déterminer la fréquence des hypertonies post-contusives, d’établir un bilan lésionnel, d’étudier les différents types d’hypertonie observées, et de proposer une attitude thérapeutique et adaptée à chaque forme anatomo-clinique.Matériels et MéthodesNous avons réalisé une étude rétrospective portant sur 216 patients présentant un traumatisme oculaire contusif, entre janvier 2001 et février 2006. Tous les patients ont bénéficié d’un examen ophtalmologique complet avec notamment une mesure de la pression intra-oculaire au tonomètre à aplanation de Goldmann et une gonioscopie. Le traitement était médical et/ou chirurgical. La surveillance était clinique et périmétrique.RésultatsLa fréquence des hypertonies oculaires post-contusives par rapport à l’ensemble des contusions oculaires était 47,2 %. L’hypertonie oculaire post-contusive était retrouvée associée de façon statistiquement significative à une mauvaise acuité visuelle (≤1/10), à l’hyphéma, aux déplacements du cristallin et aux lésions de l’angle irido-cornéen. Les hypertonies post-contusives sont classées en trois formes cliniques : les hypertonies transitoires (35 %) sont associées à la présence d’hyphéma, les hypertonies initiales et persistantes (56 %) sont associées aux déplacements du cristallin mais aussi à l’hyphéma et aux lésions de l’angle, et les hypertonies tardives (9 %) sont liées surtout aux lésions de l’angle.DiscussionLe traitement des hypertonies transitoires est presque toujours médical. Dans les hypertonies initiales et persistantes, il est variable selon les lésions associées et dans les glaucomes tardifs, la trabéculectomie représente le traitement de choix.ConclusionL’hypertonie post-contusive doit être systématiquement recherchée devant tout traumatisme oculaire. En effet, un glaucome post-traumatique peut se développer plusieurs années après l’accident contusif et peut parfois n’être découvert qu’au stade de cécité. Elle pose aussi un problème médico-légal lorsqu’il s’agit d’imputer un glaucome à une contusion.