ObjectifÉvaluer la progression de lakeratoconjunctivitis sicca(KCS) dans le temps en relation avec la prise en charge des symptômes.Matériels et MéthodesEnregistrement prospectif, monocentrique, d’adultes atteints de KCS modérée à sévère, recrutés entre mars 2002 et juin 2005. Les patients ont été traités comme en pratique quotidienne. Résultats cliniques, collyres utilisés et sévérité des symptômes par l‘investigateur et le patient ont été enregistrés à chaque visite de suivi. Les résultats rapportés par le patient incluaient le « Dry Eye Disease Impact Questionnaire » (DEDIQ).RésultatsL’analyse a été menée chez 75 patients, (91 % de femmes). Le DEDIQ a montré un impact négatif de la sécheresse oculaire sur les activités quotidiennes et sur la qualité de vie (QoL), croissant avec l’augmentation de la sévérité de la maladie. Les patients ont évalué leur sécheresse oculaire comme ayant été améliorée (38 % ; 46 %), restée la même (30 % ; 36 %) ou aggravée (32 % ; 18 %) respectivement aux visites 2 (8 mois) et 4 (16 mois). Parmi les patients qui se sont aggravés au 8^emois, 89 % utilisaient des larmes de substitution, 89 % des gels et 78 % des pommades pendant une période ≥ 28 jours pendant le dernier mois et 39 % des larmes ≥ 10 fois/jour. À 8 mois, 45 % des patients ont évalué leur sécheresse oculaire « sévère » ; 88 % utilisaient des larmes, 81 % des gels et 69 % des pommades ≥ 28 jours dans le dernier mois, et 46 % utilisaient des larmes ≥ 10 fois/ jour. 69 % des patients « modérés » et « sévères » avaient des inserts lacrymaux.DiscussionLa sécheresse oculaire ne peut pas être définitivement guérie et a un impact significatif sur l’activité des patients et leur Qol. Pour beaucoup d’entre eux, les collyres substitutifs actuellement disponibles aident au contrôle ou améliorent les symptômes. Cependant un nombre significatif de patients avec des sécheresses modérées à sévères continuent à évaluer leur KCS comme se détériorant et/ou étant sévère malgré l’utilisation de supplétifs de larmes.ConclusionPour ces patients, ces traitements substitutifs ne sont pas suffisants pour contrôler les symptômes de sécheresse oculaire : il y a donc une place de choix pour des collyres à visée réellement thérapeutique.