ObjectifDéterminer la distribution des uvéites sévères adressées à l’ensemble des centres hospitaliers universitaires (CHU) français sur une période de 3 mois.Matériels et MéthodesLes patients pris en charge sur le plan diagnostique et thérapeutique pour une uvéite grave par les 31 CHU français, entre janvier et avril 2006, ont été inclus dans cette étude prospective. L’interrogatoire basé sur l’histoire de la maladie, les antécédents, les facteurs de risque d’uvéite, les données biomicroscopiques ainsi que l’examen du segment postérieur ont fait l’objet d’un questionnaire simplifié.RésultatsDurant cette période de 3 mois, 527 patients ont répondu aux critères d’éligibilité. La médiane d’âge était de 44,1 ans (1-95 ans). La plupart des patients (60,92 %) étaient adressés par leur ophtalmologiste traitant. L’épisode inflammatoire était inaugural dans 62,75 % des cas. L’uvéite évoluait sur un mode aigu dans 68,22 % des cas. La présentation anatomique était la suivante : uvéite antérieure (54,7 %), panuvéite (21,1 %), uvéite postérieure (18,1 %) et uvéite intermédiaire (6,1 %). Une étiologie infectieuse a été suspectée dans 27,8 % des cas, incluant une infection virale dans 11,6 % des cas et une rétinochoroïdite toxoplasmique dans 10,2 % des cas. Une entité non infectieuse a été évoquée dans 46 % des cas, comprenant en priorité les spondylarthropathies (15,5 %) et la sarcoïdose (10,5 %). Les complications comportaient une baisse visuelle (< 2/10) dans 20 % des cas, des synéchies postérieures (21,6 %), un glaucome secondaire (15,3 %), une cataracte (7 %), un œdème maculaire (7,8 %) et une nécrose rétinienne (1,7 %). Une décision d’hospitalisation a été prise à l’issue de l’examen initial dans 22,5 % des cas.DiscussionLes inflammations oculaires prises en charge en milieu spécialisé comprennent des atteintes antérieures aiguës de bon pronostic mais également des atteintes postérieures ou totales plus sévères.ConclusionL’examen ophtalmologique initial est une étape majeure pour l’orientation du bilan étiologique et de la stratégie thérapeutique. L’exclusion d’une uvéite infectieuse demeure une priorité absolue.