IntroductionLes auteurs rapportent une étude rétrospective concernant les corps étrangers pris en charge sur une période de 5 ans dans un centre hospitalier universitaire.Matériels et Méthodes40 corps étrangers intra-oculaires hospitalisés entre 2000 et 2005 ont été rétrospectivement étudiés, représentant 3,5 % de l’ensemble de la traumatologie oculopalpébrale (1 126 patients). On note une prédominance d’hommes : 38 cas sur 40, un âge moyen à 36 ans avec des extrêmes allant de 13 à 59 ans. Il s’agissait d’un accident du travail dans 22 cas soit 55 %, d’un accident domestique dans 14 cas, soit 35 %. Un seul patient avait une protection oculaire. Dans 30 cas, il existe une atteinte du segment postérieur, soit 75 % des cas. La nature du corps étranger était souvent métallique (fer et plomb). Dans un cas, un traumatisme palpébral était associé. La pénétration du corps étranger était en rapport avec une plaie cornéenne coaptée dans 33 cas (82 %), un hyphéma était associé dans 20 cas (50 %), une iridodialyse dans 17 cas (42 %), une effraction capsulaire cristallinienne dans 13 cas, une hémorragie intra-vitréenne dans 19 cas (48 %), un décollement de rétine dans un cas (2 %). La prise en charge était effectuée dans un délai inférieur à 12 heures dans 29 cas, soit 72 % ; elle comportait une suture de la porte d’entrée. Le corps étranger était retiré le plus souvent secondairement par voie de vitrectomie (20 cas) soit 50 %. Nous n’avons pas noté dans cette série de complication à type d’ophtalmie sympathique, d’endophtalmie, de calchose ou de sidérose.DiscussionLes corps étrangers intra-oculaires demeurent une pathologie fréquente notamment en cas d’accident du travail, la population touchée étant représentée par des hommes jeunes. Le plus souvent il s’agit d’un corps étranger métallique atteignant le segment postérieur avec des lésions associées cristalliniennes et iriennes. La prise en charge chirurgicale est le plus souvent effectuée en deux temps : initialement fermeture de la plaie et secondairement ablation du corps étranger par voie de vitrectomie.ConclusionLes corps étrangers intra-oculaires représentent une pathologie relativement fréquente dans un centre hospitalier universitaire et justifient une prise en charge bien spécifique.