IntroductionLa pachymétrie centrale est devenue incontournable dans l’interprétation de la pression intra-oculaire. Le but de ce travail est d’essayer de corréler les valeurs de la pachymétrie centrale chez l’enfant en fonction de la réfraction, de l’âge et du sexe : il n’existe pas à notre connaissance de données semblables dans la littérature.Matériels et MéthodesCette étude prospective s’est déroulée de mai 2005 à novembre 2006, et a inclus 405 yeux d’enfants (186 yeux de garçon et 219 de fille) venant en consultation d’ophtalmologie pédiatrique générale. L’âge des patients est compris entre 3 et 16 ans (8,21 ± 3,55 ans) et 3 groupes d’âge ont été formés ([3-4], [5-9], [10-16]). La réfraction objective a été réalisée sous cycloplégie grâce à un auto-réfractomètre ARK 700 A (réfraction moyenne 1,24 ± 4,02 dioptries), et 3 groupes d’amétropie ont été réalisés. La mesure de la pachymétrie a été pratiquée par microscope spéculaire non-contact SP 2000 P. Les critères d’exclusion ont été les antécédents de chirurgie intra-oculaire, les porteurs de lentille et toutes les pathologies endoculaires.RésultatsLa moyenne de la pachymétrie centrale est de 529 ± 32 μ [440 — 629 μ]. Elle est de 534 ± 32 μ chez le garçon et 524 ± 31 μ chez la fille, établissant une différence de pachymétrie en fonction du sexe (p = 0,004) sans différence de réfraction (p = 0,586) ou d’âge (p = 0,144) entre ces 2 groupes. Pour les groupes de réfraction, on retrouve une différence statistiquement significative de pachymétrie entre les groupes emmétrope (523 ± 33 ) et hypermétrope (533 ± 31 μ) (p = 0,045) eta fortiorientre les groupes hypermétrope et myope (520 ± 32 μ) (p = 0,005). Il n’y a pas de différence entre les groupes emmétrope et myope (p = 0,902). Il n’est pas retrouvé de différence de pachymétrie en fonction de l’âge (p = 0,086).DiscussionLes résultats sont comparables dans l’ensemble à ceux retrouvés par méthode ultrasonique (méthode de référence) obtenus chez l’enfant sous anesthésie générale pour la plupart. De plus ils mettent en évidence des différences de pachymétrie entre le sexe et entre les groupes de réfraction.ConclusionBien que cette méthode de mesure ne soit pas la méthode de référence, elle nous semble mieux adaptée à l’enfant car outre sa fiabilité, elle s’effectue en un minimum de temps, un minimum de iatrogénicité sans occasionner de stress inutile chez l’enfant (méthode non-contact).