ButÉtudier les particularités cliniques, thérapeutiques et pronostiques des toxoplasmoses oculaires référées.Matériels et MéthodesÉtude rétrospective des toxoplasmoses oculaires prises en charge dans un centre hospitalier de 2001 à 2006.RésultatsQuarante patients ont été inclus. Le sexe ratio était de 1. La moyenne d’âge était de 35 ans (12-73). Le suivi moyen était de 21 mois. Parmi 40 patients, 12 avaient déjà fait au moins une poussée antérieure de toxoplasmose oculaire. Le tableau clinique associait une baisse d’acuité visuelle moyenne à 3/10, au moins un foyer (100 %), situé au pôle postérieur dans 23 cas (57 %), une hyalite (65 %), un tyndall en chambre antérieure (37 %), une hypertonie oculaire (15 %). Une ponction de chambre antérieure a été réalisée dans 7 cas (contributive dans seulement 2 cas). Parmi les 40 patients, 36 ont reçu un traitement antiparasitaire, poursuivi jusqu’à cicatrisation complète. La durée moyenne du traitement était de 10 semaines pour la pyriméthamine et de 3,8 semaines pour la sulfadiazine. Seize patients ont présenté une intolérance, ayant entraîné l’arrêt du traitement chez 7 patients, dont 6 ont dû être traités par un autre antiparasitaire. Une corticothérapie de 20 jours en moyenne a été associée dans 70 % des cas, initiée par des bolus intraveineux dans 2/3 des cas. Au stade cicatriciel, l’acuité visuelle finale moyenne était de 6/10 (vlmb-10/10 et 7 champs visuels sur 14 réalisés étaient anormaux. Neuf récidives sont survenues dans un délai moyen de 18 mois.DiscussionDans cette population référée de sujets jeunes, l’altération de la fonction visuelle finale malgré un traitement adapté, est liée à la sévérité de l’atteinte, en particulier à la localisation du foyer au pôle postérieur. Le délai de cicatrisation complète est long (10 semaines). L’intolérance est surtout liée aux antiparasitaires, alors que la corticothérapie forte et courte est bien tolérée.ConclusionLa toxoplasmose oculaire peut être une menace pour la fonction visuelle. Les toxoplasmoses oculaires à risque nécessitent un traitement antiparasitaire prolongé ainsi qu’une courte corticothérapie à action rapide, au mieux débutée par bolus intraveineux.