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Xérostomie induite par anti-PD1/PDL1 : caractérisation clinique, immunohistochimique et proposition de prise en charge

Auteurs : Vigarios EA1, Ortiz Brugués A2, Epstein J3, Barres B4, Betrian S5, Korakis I5, de Bataille C1, Gomez Roca C5, Sibaud V6
Affiliations : 1Médecine orale, institut universitaire du cancer Toulouse Oncopole, Toulouse, France2Dermatologie, hôpital Sta Caterina, Girone, Espagne3Oral medicine, Samuel Oschin Comprehensive Cancer Institute, Cedars-Sinai Health System, Los Angeles, États-Unis
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Date 2019 Décembre, Vol 146, Num 12, Supplement, pp A332-A333Revue : Annales de dermatologie et de vénéréologieDOI : 10.1016/j.annder.2019.09.559
P393
Résumé

IntroductionLes anticorps anti-PD1/PDL1 représentent une avancée considérable dans le traitement de nombreux cancers métastatiques. Leur utilisation peut s’associer à des toxicités d’origine immunologique désormais bien décrites, notamment dermatologiques. L’attention apportée aux manifestations orales n’a été que limitée jusqu’ici. Nous rapportons une série de 15 patients ayant développé une xérostomie en cours de traitement.Matériel et méthodesObservation monocentrique et rétrospective d’une série de 15 patients ayant développé une xérostomie en cours de traitement par anti-PD1/PDL1 (seul ou en association) avec caractérisations cliniques, histologiques et immunophénotypage.ObservationsQuinze patients (39–78 ans) étaient adressés pour une xérostomie survenue pendant un traitement par anti-PD1/PDL1 (en monothérapie, ou en association avec un anti-CTLA4 ou une immunothérapie en cours de développement). La médiane d’apparition de la xérostomie était de 12 semaines. Neuf patients présentaient une xérostomie de grade 1/2 et 6 patients de grade 3.RésultatsUne biopsie des glandes salivaires accessoires était effectuée dans tous les cas et révélait une infiltration lymphocytaire (Fig. 1) chez 11 patients. Le score moyen de Chisholm–Mason était de 2. L’immunophénotypage individualisait une infiltration composée de lymphocytes T CD3+ avec prédominance des lymphocytes T CD4+ (Fig. 2). Un bilan immunologique était réalisé dans tous les cas et les auto-anticorps (anti-SSA/Ro, anti-SSB/La, anticorps antinucléaires) étaient négatifs sauf chez un patient qui développait un syndrome de Goujerot–Sjögren induit. Des mesures symptomatiques permettaient une amélioration modérée de la symptomatologie chez 8 patients. Deux autres étaient significativement améliorés par un court traitement de prednisolone indiqué pour une cytolyse hépatique de grade 3. Dans tous les cas, l’immunothérapie n’était jamais interrompue pour la xérostomie. La symptomatologie s’améliorait progressivement chez les patients ayant dû arrêter l’immunothérapie pour progression tumorale ou effet indésirable sévère.DiscussionLa xérostomie induite par les anti-PD1/PDL1 peut apparaître de façon isolée ou exceptionnellement dans un contexte de syndrome de Goujerot–Sjögren. Une prise en charge basée sur l’introduction de mesures symptomatiques associées éventuellement à une corticothérapie orale est proposée. L’arrêt de l’immunothérapie doit être discuté au cas par cas seulement en cas d’échec des mesures précédentes.ConclusionLa xérostomie induite par les anti-PD1/PDL1 représente un véritable effet indésirable d’origine immunologique. Seule une évaluation prospective avec examen endobuccal systématique pourrait permettre d’en préciser l’incidence. Des études prospectives et comparatives sont nécessaires pour évaluer l’impact d’une corticothérapie orale et ses modalités (dose, durée) dans ce contexte.

Mot-clés auteurs
Anti-PD1/PDL1; Corticothérapie; Xérostomie;

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : Elsevier-Masson
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Vigarios EA, Ortiz Brugués A, Epstein J, Barres B, Betrian S, Korakis I, de Bataille C, Gomez Roca C, Sibaud V. Xérostomie induite par anti-PD1/PDL1 : caractérisation clinique, immunohistochimique et proposition de prise en charge. Ann Dermatol Venereol. 2019 Déc;146(12):A332-A333.
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Dernière date de mise à jour : 22/08/2020.


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