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Kératoacanthomes développés sur tatouages : détection et caractérisation des composés organiques

Auteurs : Colboc H1, Moguelet P2, Bazin D3, Lucas I4, Reguer S5, Frochot V6, Deschamps L7, Descamps V8, Kluger N9
Affiliations : 1Service plaies et cicatrisation2Anatomopathologie, AP–HP, hôpital Tenon, Paris3CNRS, LPC, université Paris XI, Orsay
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Date 2019 Décembre, Vol 146, Num 12, Supplement, pp A171-A172Revue : Annales de dermatologie et de vénéréologieDOI : 10.1016/j.annder.2019.09.236
P070
Résumé

IntroductionLes tatouages sont largement répandus dans la population (17 % des Français de > 15 ans). Les encres colorées injectées dans le derme sont destinées à demeurer à vie, entraînant une exposition à long terme à divers produits. Elles contiennent potentiellement des composés organiques carcinogènes, tels que des sels métalliques, des hydrocarbures et des amines aromatiques (AA). L’objectif de notre étude était de détecter et de caractériser les composés organiques présents au sein de kératoacanthomes (KA) développés sur tatouages.Matériel et méthodesNous avons réalisé une étude rétrospective sur 3 cas de kératoacanthomes sur tatouages diagnostiqués en 2017 à l’hôpital Bichat (Paris) ou à l’hôpital universitaire d’Helsinki. Les données démographiques, la présentation clinique et la couleur de l’encre étaient collectées. Les biopsies cutanées étaient analysées en microscopie optique (MO), par spectroscopie Raman puis par fluorescence X classique et induite par rayonnement synchrotron.RésultatsLes 3 patients, 1 femme (72 ans) et 2 hommes (53 et 55 ans) avaient développé des KA uniques ou multiples, 1 à 4 semaines après le tatouage. Les zones tatouées réactives étaient photo-exposées. Les encres utilisées provenaient de deux fournisseurs différents et étaient exclusivement rouge pour deux cas et rose pour un cas. L’analyse en MO montrait dans les trois cas la présence de massif tumoraux refoulant en leur périphérie l’encre du tatouage. L’analyse par fluorescence X révélait la présence de sels métalliques pour deux patients : goethite (FeO) dans un cas et zincite (ZnO) dans un autre. L’analyse par spectroscopie Raman révélait la présence d’un même pigment rouge dans les trois cas, le PR170. Dans le cas où l’encre utilisée était rose, le PR170 était associé à la présence de dioxyde de titane (TiO2) sous sa forme rutile (Fig. B), classiquement utilisé comme agent éclaircissant.DiscussionLa majorité des cas de KA rapportés surviennent sur encre rouge. Leur survenue est probablement multifactorielle, liée à la toxicité des encres et à la réaction inflammatoire induite par le tatouage. Nous rapportons la première caractérisation de la composition d’encre de tatouage dans trois cas de KA et identifions la présence d’un même pigment rouge, le PR170, soulignant sa forte imputabilitié dans la tumorigenèse.ConclusionCe pigment comporte une AA, composé dont la carcinogénicité est connue dans le cancer de la vessie. Cependant, contrairement à d’autres pigments, le PR170 ne fait pas partie à ce jour de la liste des agents carcinogènes à éviter chez l’homme. D’autres études utilisant ces techniques sur un plus grand nombre de tumeurs sur tatouage sont nécessaires, afin de proposer des mesures d’évictions des composés organiques imputables.

Mot-clés auteurs
Composés organiques; Kératoacanthome; Tatouage;

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : Elsevier-Masson
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Colboc H, Moguelet P, Bazin D, Lucas I, Reguer S, Frochot V, Deschamps L, Descamps V, Kluger N. Kératoacanthomes développés sur tatouages : détection et caractérisation des composés organiques. Ann Dermatol Venereol. 2019 Déc;146(12):A171-A172.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 25/01/2021.


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