IntroductionLes nævus éruptifs sont un phénomène rare caractérisé par l’apparition rapide et simultanée de multiples nævus. Il a été décrit dans différents contextes : immunodépression, médicaments immunosuppresseurs, thérapies ciblées, maladies bulleuses ou stimulation mélanocytaire chimique. Nous rapportons 3 observations de nævus éruptifs survenus après traitement par anti-TNF alpha.ObservationsCas no 1 – Une femme de 51 ans recevait de l’adalimumab (première biothérapie chez cette patiente) pour une spondylarthrite. Quelques mois après l’introduction du traitement, il était noté lors de la consultation dermatologique de multiples nævus sur les 4 membres, notamment au niveau palmaire droit. La patiente confirmait l’absence de ces lésions avant le début du traitement. Le diagnostic de nævus éruptifs associés à l’adalimumab était posé. Cas no 2 – Un homme de 49 ans recevait de l’étanercept (première biothérapie chez ce patient) pour une spondylarthrite. Il développait dans les mois suivant l’introduction du traitement de multiples nævus de petite taille sur le tronc. Ces lésions étaient acquises depuis le début du traitement, comme le confirmait le patient. Le diagnostic de nævus éruptifs associés à l’étanercept était posé. Cas no 3 – Une patiente de 20 ans souffrant de maladie de Verneuil (hidrosadénite suppurée) était traitée par infliximab. Après un mois et demi, elle signalait l’efflorescence de lésions pigmentées de 2 à 3 mm de diamètre sur le tronc, et une lésion palmaire droite. Le diagnostic clinique était celui de nævus éruptifs. Après un suivi allant de 4 mois à 5 ans, aucune nouvelle poussée ou transformation en mélanome n’était notée chez ces trois patients.ConclusionLes nævus éruptifs sont un phénomène rare chez les patients sous anti-TNF alpha. Ces observations, associées à la description d’un sur-risque modéré de développer des carcinomes cutanés sous anti-TNF alpha, inciteraient à proposer un suivi dermatologique et une prévention solaire accrue chez les patients sous anti-TNF alpha.