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Gastrite induite par un anti-PD1

Auteurs : Reverte M, Misery L, Le Goupil DDate 2018 Décembre, Vol 145, Num 12, Supplement, pp S312-S312Revue : Annales de dermatologie et de vénéréologieDOI : 10.1016/j.annder.2018.09.505
P343
Résumé

IntroductionLes anti-PD1 sont les traitements les plus utilisés dans le mélanome métastatique et plus récemment dans d’autres cancers. Les effets secondaires sont le plus souvent auto-immuns. Nous décrivons un effet secondaire digestif rare aux anti-PD1.ObservationUne patiente de 74 ans était suivie en dermatologie pour un mélanome (sans mutation de BRAF) métastatique sans primitif retrouvé, diagnostiqué après biopsie d’une lésion lobaire supérieure gauche isolée. Le scanner initial montrait un envahissement musculaire en regard de cette lésion pulmonaire. Un traitement par nivolumab était débuté avec stabilisation de la maladie. Après 15 cures, devant la progression locale, une radiothérapie stéréotaxique (70 Gy en 18 séances) était réalisée au niveau lobaire supérieur gauche. Un mois après la fin de la radiothérapie, des nausées et des épigastralgies apparaissaient, rendant l’alimentation difficile. La dosimétrie confirmait l’absence d’irradiation au niveau de l’estomac. Le TEP-scanner post-radiothérapie montrait une réponse partielle et l’apparition d’un hypermétabolisme diffus au niveau gastrique. On notait une aggravation rapide des symptômes digestifs avec des vomissements striés de sang et une perte de poids de 10 kg en 3 semaines nécessitant une hospitalisation. Une fibroscopie œsogastroduodénale mettait en évidence une pan-gastrite érythémateuse sévère avec une muqueuse se décollant au passage de la sonde. Des biopsies permettaient de révéler une infiltration de polynucléaires neutrophiles et des lésions cryptiques alors qu’il n’y avait pas de CMV ou d’Helicobacter pylori(PCR). Devant l’absence d’infection et l’absence d’argument pour une atteinte radique, le diagnostic de gastrite auto-immune de grade 4 était retenu. Une corticothérapie à la dose de 1 mg/kg/j permettait une amélioration rapide des symptômes. Le contrôle fibroscopique un mois plus tard confirmait l’amélioration clinique (Fig. 1).DiscussionLes atteintes digestives induites par les anti-PD1 sont connues, essentiellement les colites présentes dans 16 % des cas (grades 3–4 : 2 % des cas). Les atteintes gastriques sont beaucoup plus rares, un seul cas a été rapporté dans les essais cliniques. Nous avons trouvé 2 cas dans la littérature, avec présence d’anorexie, de vomissements et d’hématémèses. Les biopsies gastriques sont importantes dans le diagnostic pour éliminer les causes infectieuses. Une étude de 6 biopsies gastriques réalisées dans le cadre de fibroscopie œsogastroduodénale chez des patients présentant des symptômes digestifs (non spécifique de gastrite) retrouvait une infiltration de polynucléaires neutrophiles (60 % des cas) ou lymphocytaires. Le traitement repose sur la corticothérapie à la dose de 1 mg/kg/j.ConclusionLa gastrite auto-immune est un effet secondaire rare des anti-PD1 à évoquer devant tout symptôme, nausée, vomissement, anorexie ou imagerie évocatrice, et doit faire l’objet d’une endoscopie digestive et de biopsies gastriques pour éliminer d’autres étiologies.

Mot-clés auteurs
Anti-PD1; Gastrite; Mélanome;

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : Elsevier-Masson
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Reverte M, Misery L, Le Goupil D. Gastrite induite par un anti-PD1. Ann Dermatol Venereol. 2018 Déc;145(12):S312-S312.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 08/12/2018.


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