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Granulome élastolytique annulaire à cellules géantes (GEACG) du front chez une patiente traitée par nivolumab pour un adénocarcinome pulmonaire métastatique

Auteurs : Clerc J1, Devalland C1, Popescu D2, Raffoul J1, Sun S-R1
Affiliations : 1Anatomie cytologie pathologiques2Dermatologie, HNFC, Belfort, France
Date 2018 Décembre, Vol 145, Num 12, Supplement, pp S209-S210Revue : Annales de dermatologie et de vénéréologieDOI : 10.1016/j.annder.2018.09.306
P144
Résumé

IntroductionLes anti-PD-1, qui ont considérablement amélioré le pronostic de certains cancers métastatiques, sont associés à des effets secondaires immuns différents de ceux des chimiothérapies cytotoxiques classiques, dont des manifestations cutanées fréquentes avec une histopathologie variée. Nous rapportons le premier cas de GEACG induit par le nivolumab.ObservationUne patiente de 57 ans a développé, 5 mois après l’introduction du nivolumab en troisième ligne pour un adénocarcinome bronchique métastatique, une lésion érythémateuse annulaire à bordure infiltrée d’extension centrifuge, sans autre lésion cutanée ni symptôme. La biopsie a révélé un infiltrat dermique histiocytaire interstitiel avec cellules géantes multinucléées, lymphocytes et plasmocytes, sans organisation palissadique, une disparition totale des fibres élastiques au sein et autour des granulomes et des images d’élastophagie rehaussées par la coloration orcéine, sans dépôt de mucine. La réévaluation carcinologique a montré une régression totale de la tumeur primitive et des métastases. L’éruption était traitée par dermocorticoïdes de classe forte sans interruption de l’immunothérapie (Fig. 1).DiscussionLes anti-PD-1 induisent des effets secondaires cutanés chez près de 50 % des patients, souvent un exanthème maculopapuleux ou un vitiligo avec un délai d’apparition variable. Un aspect histologique lichénoïde est le plus fréquent, mais il peut être également psoriasiforme, spongiforme, urticarien, évocateur de maladie de Grover ou encore de pemphigoïde bulleuse ou de dermatose neutrophilique ou granulomateuse. L’atteinte granulomateuse est souvent sarcoïdosique et associée à une atteinte médiastino-pulmonaire pouvant mimer une progression tumorale. Le GEACG et le granulome actinique de O’Brien représentent une même entité, ici dans une forme clinique classique. L’apparition quelques mois après l’introduction du nivolumab, sans autre traitement, sans diabète ni infection associés, rendent la molécule hautement imputable. Parmi les 4 patrons décrits par O’Brien, le GEACG était majoritairement histiocytaire avec quelques zones sarcoïdosiques. Ce sont l’intensité de l’élastolyse, la présence de cellules géantes, l’absence d’organisation palissadique, l’absence de dépôts de mucine et la présence de plasmocytes dans l’infiltrat qui aident au diagnostic. Le diagnostic différentiel avec un granulome annulaire interstitiel, une nécrobiose lipoïdique et une sarcoïdose cutanée superficielle est parfois difficile.Les anti-PD1 lèvent l’inhibition de l’activation et prolifération des lymphocytes T dans le but de stimuler l’immunité innée anti-tumorale, à l’origine d’une production de cytokines activatrices des monocytes et macrophages impliqués dans les réactions granulomateuses.Le GEACG est survenu en phase de régression tumorale. Des granulomatoses systémiques sous anti-PD-1 ont été rapportés lors de stabilité ou de progression tumorale.ConclusionLes anti-PD-1 induisent des effets secondaires immuns cutanés fréquents, certains d’histologie granulomateuse. Le diagnostic histopathologique de GEACG repose sur la présence de cellules géantes multinucléées, une élastolyse et une élastophagie importantes et l’absence de dépôt de mucine, le plus souvent en zone actinique. La signification de l’apparition de cette lésion en phase de réponse totale au traitement reste à étudier.

Mot-clés auteurs
Anti-PD1; Effets indésirables cutanéo-muqueux; Granulome élastolytique annulaire à cellules géantes;

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : Elsevier-Masson
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Clerc J, Devalland C, Popescu D, Raffoul J, Sun S-R. Granulome élastolytique annulaire à cellules géantes (GEACG) du front chez une patiente traitée par nivolumab pour un adénocarcinome pulmonaire métastatique. Ann Dermatol Venereol. 2018 Déc;145(12):S209-S210.
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Dernière date de mise à jour : 08/12/2018.


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