IntroductionNous présentons une nouvelle technique de vidéodermoscopie appelée microscopie à fluorescence (MaF) et ses premières applications en dermatologie.Matériel et méthodesLe système optique-électronique est équipé d’une sonde éclairée par une lumière monochromatique de longueur d’onde (λ) de 405 nm (± 5 nm) et un angle fixe d’émission. Le principe de fonctionnement est basé sur la capacité des chromophores endogènes d’absorber des λ spécifiques. La composante optique a un grossissement de 12 fois, une mise au point manuelle sur couches successives, chacune de profondeur de 35/50 μm ; avec une profondeur maximale variable de 200 à 400 μm. Le champ de vision est de 340 μm. Le capteur d’image a une sensibilité (> 50 % pour λ = 400–810 nm) et une cadence (1 frame rate/8,33 ms) élevées. Ces caractéristiques permettent la visualisation des structures de la peau jusqu’au derme papillaire avec un grossissement de 500×. Les papilles se présentent comme des structures rondes ou elliptiques brillantes, régulières, où on peut identifier une seule couche de cellules sombres disposées en circonférence autour de chaque papille. La MaF est particulièrement utile dans la visualisation des structures vasculaires superficielles. Nous avons également démontré un intérêt dans des cas d’affection parasitaires et mycosiques.RésultatsL’observation directe des follicules pileux du visage permet de démontrer la présence deDemodex follicolorum, qui est abondant dans la rosacée et diminue après traitement spécifique. Dans la gale, il est possible visualiserSarcoptes scabiei, ses œufs et les matières fécales. Dans les dermatophytoses courantes et dans la tinea nigra, l’observation des couches superficielles de l’épiderme montre la présence de structures arborescentes superposables à celles perçues par observation des hyphes mycéliennes des colonies en culture. Dans un cas de larva migrans, nous avons enregistré la présence du parasite comme une structure ovoïde à marges translucides dans un tunnel d’environ 3 mm. Dans une éruption prurigineuse, l’analyse de lésions cutanées nous a permis de découvrir la présence de larve deTrombicula autumnalis(aoûtat) ; cet arthropode parasite temporairement les organismes à sang chaud et occasionne par ses piqûres des démangeaisons parfois importantes chez son hôte (Fig. 1 et 2).DiscussionAu cours des dernières années, l’application de nouvelles techniques d’analyse a beaucoup amélioré la sensibilité et la spécificité de l’examen dermatologique in vivo. La MaF est une nouvelle technique de vidéodermoscopie dont nous avons montré des applications possibles dans le diagnostic des maladies infectieuses.ConclusionNous présentons l’application en dermatologie d’une nouvelle technique, la microscopie à fluorescence, qui, permettant une visualisation précise des structures de la peau jusqu’au derme papillaire, pourrait entrer dans les rangs des dispositifs de diagnostic dermatologique in vivo.