ObjectifAu cours de ces trente dernières années, la communauté scientifique s’est de plus en plus intéressée à la flore intestinale, microbiote ou pathogène et son impact sur les autres organes. La possibilité qu’un agent microbien intestinal soit une facteur étiologique de symptômes cutanés n’est plus à démontrer. Un parasite, en particulier, a fait l’objet de nombreuses investigations :Giardia duodenalis. L’objectif de ce travail était de dresser une revue complète des études démontrant l’implication deG. duodenalisdans diverses dermatoses.MéthodeUne revue de la littérature a été réalisée via différentes bases de données (Medline, Pubmed et Google Scholar) pour la période de 1975 à 2015. Parmi la trentaine de cas décrits depuis 1976, nous en rapportons ici une vingtaine qui nous semblent les plus objectifs et cliniquement pertinents.Résultats et discussionBien qu’il s’agisse le plus souvent de cas isolés, cette revue démontre que la giardiose intestinale peut être associée à des dermatoses variées par l’intermédiaire de mécanismes inflammatoires, allergiques ou d’hyperperméabilité intestinale, voire en être elle-même le facteur étiologique. Les lésions cutanéomuqueuses sont variées : urticaire, angio-œdème, érythème noueux, syndrome de Wells… Le rôle et l’origine de l’infestation étant souvent inconnus, il est alors difficile de déterminer l’intervalle de temps entre l’infestation parasitaire et l’apparition des lésions cutanées. C’est pourquoi il faut discuter un examen parasitologique des selles à la recherche de ce parasite devant une urticaire ou un angio-œdème chronique ou récidivant, voire même proposer un traitement d’épreuve, tant celui-ci est aisé, et les examens de selles peu sensibles.