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Neuropathies périphériques sévères sous immune checkpoint inhibitors (ICPI) dans le mélanome

Auteurs : Deschamps O, De Maleissye MF1, Nicolas G2, Saiag P3
Affiliations : 1Dermatologie, hôpital Ambroise-Paré, Boulogne-Billancourt, France2Neurologie, hôpital Raymond-Poincaré, Garches3Dermatologie, hôpital Ambroise-Paré, UVSQ, Boulogne-Billancourt, France
Date 2016 Décembre, Vol 143, Num 12, Supplement, pp S361-S362Revue : Annales de dermatologie et de vénéréologieDOI : 10.1016/j.annder.2016.09.573
P298
Résumé

IntroductionLes ICPI (anti-CTLA4, anti-PD1) ont transformé le traitement des mélanomes avancés. De rares complications neurologiques ont été rapportées. Nous rapportons quatre cas sévères et en précisons le spectre clinique.Matériel et méthodesÉtude rétrospective monocentrique colligeant ces cas parmi tous les patients traités par ICPI pour mélanome avancé.ObservationsCas 1 : patiente de 45 ans traitée par pembrolizumab (P, 2 mg/kg) en 1religne. À la 3einjection, paresthésies des quatre extrémités d’extension rapide, faiblesse musculaire, aréflexie puis paralysie faciale périphérique. Après arrêt de P, prednisone et immunoglobulines IV, régression en 3 mois des signes malgré progression métastatique. L’électromyogramme (EMG) à 5 mois était subnormal. Cas 2 : patiente de 85 ans traitée par ipilimumab (I), binimétinib puis P (2 mg/kg) en 3eligne. Après la 6eperfusion de P, paresthésies douloureuses, douleur nucale, puis progressivement déficit moteur complet asymétrique et aréflexie aux membres inférieurs (MI). Malgré l’arrêt de P, prednisone et échanges plasmatiques (EP), pas de récupération. Cas 3 : patient de 54 ans, I 10 mg/kg + radiothérapie stéréotaxique cérébrale, 1religne. À 3 mois, hypoesthésie ascendante et aréfléxie, asymétrique, progressive et très douloureuse, avec dysautonomie (sueurs, hypotension) touchant MI et mains. En 5 mois de prednisone et 6 EP, lente mais quasi complète régression. Cas 4 : patient de 39 ans traité par ipilimumab (3 mg/kg/3s × 4) + nivolumab (N) (1 mg/kg/3s × 4) en 1religne. À la 3eperfusion, brutales paresthésies bilatérales asymétriques du médian distal, morphinorequérantes. Pas de compression locale à l’IRM des poignets. Lente amélioration sous infiltration de corticoïdes permettant la poursuite de N. Dans les 4 cas, (1) aucune infection récente, vaccination ou antécédent neurologique ; (2) IRM cérébrales et médullaires excluant méningite carcinomateuse, métastases cérébrales ou compression médullaire causales ; (3) anticorps anti-onconeuronaux tous négatifs ; (4) LCR des cas 1, 2, 3 : hyperprotéinorachie (0,56, 0,74, 0,54 g/L) sans hypercellularité (cas 4 : LCR normal) ; (5) à l’EMG, démyélinisation multifocale (cas 1, 2), ganglionopathie des petites fibres prouvée par biopsie (cas 3), ou atteinte sévère et très axonale des nerfs médians aux poignets, différente d’un canal carpien bilatéral (cas 4). Les toxicités associées étaient : colite, hypophysite, hépatite (cas 3) ; hépatite (cas 4).DiscussionCes polyradiculoneuropathies inflammatoires aiguë (cas 1) ou chronique (cas 2), ganglionopathie des petites fibres et canal carpien bilatéral atypique soulignent la diversité des tableaux. Elles représentent 4 % de nos cas traités. La négativité du bilan étiologique extensif, la chronologie, l’association dans 2 cas avec d’autres toxicités, la médiation immune habituelle, plaident pour l’imputabilité des ICPI.ConclusionCes complications, qui nécessitent une prise en charge spécialisée urgente, semblent non rares.

Mot-clés auteurs
Immunothérapie; Neuropathie;

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : Elsevier-Masson
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Deschamps O, De Maleissye MF, Nicolas G, Saiag P. Neuropathies périphériques sévères sous immune checkpoint inhibitors (ICPI) dans le mélanome. Ann Dermatol Venereol. 2016 Déc;143(12):S361-S362.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 01/12/2016.


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