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Y a-t-il une place pour les tatoueurs dans la détection du mélanome et des cancers cutanés ?

Auteurs : Kluger N1
Affiliations : 1Dermatologie, CHU d’Helsinki, Helsinki, Finlande
Date 2016 Décembre, Vol 143, Num 12, Supplement, pp S314-S314Revue : Annales de dermatologie et de vénéréologieDOI : 10.1016/j.annder.2016.09.477
P202
Résumé

IntroductionLes professionnels ayant un contact avec la peau comme les esthéticiennes, les coiffeurs, les kinésithérapeutes ou les podologues peuvent jouer un rôle de sentinelle dans la détection précoce du mélanome et des cancers cutanés. Nous nous sommes intéressés à la place des tatoueurs dans cette détection.Matériel et méthodesUne étude observationnelle a été réalisée via un questionnaire anonyme sur Internet auprès des tatoueurs professionnels français et finlandais en juin 2016. Le questionnaire portait principalement sur l’examen de la peau des clients et la place du tatoueur dans la détection des lésions cutanées suspectes. Nous résumons ici les données poolées. Quatre-vingt tatoueurs ont participé à l’étude (56 en France, 24 en Finlande), majoritairement des hommes (66 %, sex-ratio H :F 2), d’âge moyen 38,7 ± 4,9 (24–67).RésultatsLes tatoueurs exercent une activité professionnelle depuis 10,8 ± 6,7 années (1–33). Ils tatouent 7,7 ± 4,3 clients par semaine (2–30). Quatre-vingt-neuf pour cent (71/80) d’entre eux affirment examiner systématiquement la peau du client avant le tatouage et 52,5 % (42/80) ont déjà remarqué une lésion « suspecte » ou « inhabituelle » chez au moins un de leur client l’année précédente. Parmi eux, 77,5 % (62/80) ont déjà conseillé à leur client d’aller consulter un médecin pour leur peau. Ils sont plus de 86 % (69/80) à penser que le tatoueur a un rôle important à jouer dans le dépistage du mélanome (« complètement de l’avis » [45 %] ou « plutôt du même avis » [41 %]). Enfin, 97,5 % (78/80) des tatoueurs seraient prêts à apprendre à reconnaître les lésions suspectes chez leurs clients.DiscussionLe rôle possible de certaines catégories professionnelles dans le dépistage des mélanomes, comme les coiffeurs, a déjà été souligné dans plusieurs études américaines. De par leur métier, les tatoueurs sont amenés à voir la peau de leurs clients et ce de la tête aux pieds selon la localisation du futur tatouage. De plus, ils doivent éviter de tatouer sur n’importe quelle lésion cutanée, et par conséquent, examinent la peau de leurs clients avant la séance. Notre étude, bien que limitée par le faible échantillon et un biais de sélection des tatoueurs les plus motivés, montre que ces derniers examinent la peau de leurs clients dans 9 cas sur 10 et recommandent une consultation médicale dans presque 80 % des cas. Les tatoueurs semblent conscients de leur rôle préventif et prêts à être impliqués plus activement dans le dépistage des mélanomes. Sur la région de Bristol (Royaume-Uni), l’expérience est en cours avec des tatoueurs actuellement entraînés par des médecins hospitaliers à la reconnaissance des signes d’alerte du mélanome.ConclusionLes tatoueurs pourraient être impliqués davantage dans la prévention et la détection précoce des cancers de la peau auprès de leurs clients. Une formation adaptée pourrait être envisagée auprès de cette profession.

Mot-clés auteurs
Dépistage; Mélanome; Tatoueur;

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : Elsevier-Masson
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Citer cet article
Kluger N. Y a-t-il une place pour les tatoueurs dans la détection du mélanome et des cancers cutanés ?. Ann Dermatol Venereol. 2016 Déc;143(12):S314-S314.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 01/12/2016.


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